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15 oct. 2025reading time icon12 min

Hériter d’une maison: que faire avec la propriété?

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Hériter d’une maison: que faire avec la propriété?
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Le décès d’un être cher est toujours une épreuve difficile, tant sur le plan émotionnel que sur le plan pratique. Lorsque, dans la foulée, vous apprenez que vous héritez d’une maison, un autre type de charge s’ajoute : celle de devoir prendre des décisions importantes, parfois complexes, dans un contexte chargé d’émotions.

Hériter d’une propriété, qu’il s’agisse de la maison familiale ou d’un autre bien immobilier, peut susciter un mélange de gratitude, de tristesse, de stress et d’incertitude. De nombreuses questions surgissent rapidement :

  • Devez-vous conserver ou vendre la maison ?
  • Que faire si vous héritez avec d’autres membres de la famille ?
  • Le bien est-il libre de dettes ou encore hypothéqué ?
  • Quels sont vos droits et obligations légaux en tant qu’héritier ?

Dans cet article, nous répondons à ces interrogations en vous guidant à travers les grandes étapes à considérer lorsqu’on hérite d’un bien immobilier au Québec. De la répartition successorale à la gestion des aspects juridiques, fiscaux et émotionnels, vous trouverez ici les informations essentielles pour prendre une décision éclairée, en toute sérénité.

Qui hérite de la maison après un décès ? Qui sont les héritiers légaux ?

Lorsque le défunt a rédigé un testament précisant l’identité de ses héritiers, ce sont ces derniers qui hériteront de la maison, conformément aux volontés exprimées. Dans ce cas, la répartition des biens est généralement simple et directe.

En l’absence de testament, les héritiers légaux et les biens seront partagés en vertu de la loi. On parle alors de succession légale. Au Québec, ces règles sont prévues par le Code civil et varient selon le lien familial avec le défunt.

  • Si le défunt était marié ou en union civile : le conjoint survivant a droit à une part de la succession, selon la répartition légale prévue par le régime matrimonial ou l’union civile.
  • Si le défunt avait des enfants : tous les enfants, qu’ils soient issus de mariage, de différentes unions ou adoptés, sont considérés comme héritiers légaux à parts égales.
  • En cas d’union de fait : les conjoints de fait ne sont pas reconnus comme héritiers légaux. À moins d’avoir été désignés dans un testament, ils ne peuvent prétendre à aucun droit sur les biens du défunt.
  • La belle-famille : les membres de la belle-famille ne sont pas considérés comme des héritiers légitimes selon la loi, sauf mention contraire dans un testament.

Jeune femme héritière avec un homme âgé

Hériter d’une maison à plusieurs : que faire ?

Il est possible que vous ne soyez pas le seul héritier de la maison. Lorsque la propriété est léguée à plusieurs personnes, par exemple entre frères et sœurs, il devient essentiel de maintenir une communication ouverte et une collaboration saine. Cela permettra de mener la succession à terme plus sereinement et d’éviter les conflits potentiels. Mais que faire concrètement lorsqu’une maison est héritée à plusieurs ?

1. Racheter les parts des autres héritiers

Si vous souhaitez conserver la maison, mais que les autres héritiers préfèrent la vendre, une solution envisageable consiste à racheter leurs parts. Ce processus signifie qu’un des héritiers devient l’unique propriétaire de la maison, tandis que les autres reçoivent une compensation équivalente à la valeur de leur part d’héritage. Cette option peut éviter bien des conflits à long terme, en clarifiant la propriété dès le départ.

Pour procéder au rachat des parts, il est fortement recommandé de faire appel à un évaluateur agréé. Celui-ci établira la juste valeur marchande de la maison, ce qui permettra de calculer équitablement la part revenant à chaque héritier.

2. Conserver la maison en copropriété 

Si tous les héritiers s’entendent pour garder la maison, il faudra s’entendre sur son usage et sa gestion. Selon les besoins et les intérêts de chacun, vous pourriez choisir de :

  • La transformer en maison de vacances commune ;
  • La mettre en location ;
  • La rénover pour en faire une maison intergénérationnelle ;
  • Ou toute autre utilisation convenue collectivement.

Dans ce cas, il est essentiel de bien définir les responsabilités de chacun, notamment en ce qui concerne :

  • L’entretien de la propriété ;
  • Le partage des frais (taxes, services, réparations, etc.) ;
  • La prise de décisions importantes liées à la gestion du bien.

Une entente écrite entre les copropriétaires peut s’avérer utile, voire nécessaire, pour prévenir les malentendus à long terme.

3. Vendre la propriété

Une autre option consiste à vendre la maison et à procéder au partage du produit de la vente, en fonction des parts respectives de chaque héritier. Cette solution nécessite généralement l’accord unanime de tous les copropriétaires. Elle peut s’avérer plus simple si personne ne souhaite conserver la propriété à titre personnel.

Faire appel à un professionnel du domaine tel qu’un courtier immobilier est vivement conseillé dans ce contexte. Celui-ci pourra répondre à toutes vos questions et vous accompagner tout au long du processus de vente.

Quoi faire en cas de désaccords ?

Lorsque les héritiers ne parviennent pas à s’entendre, la situation peut devenir complexe. Le cas échéant, il peut être nécessaire de faire appel à une tierce partie impartiale, comme un médiateur, ou, en dernier recours, à un juge, qui tranchera sur les mesures à prendre dans l’intérêt de toutes les parties. Il est également recommandé de consulter différents professionnels pouvant vous accompagner dans vos démarches :

  • Un notaire spécialisé en succession et en immobilier pour clarifier vos droits et les options juridiques disponibles ;
  • Un planificateur successoral pour vous guider dans vos décisions à moyen et long terme ;
  • Un conseiller financier qui pourra vous aider à optimiser la gestion de cet actif nouvellement acquis.
  • Un comptable pour vous informer sur les impacts fiscaux et les obligations à respecter.

Des professionnels peuvent vous aider à faire toutes les vérifications requises concernant la maison héritée

Combien de temps faut-il pour régler une succession suite à un décès au Québec ?

Le règlement d’une succession au Québec prend généralement entre 6 mois et 1 an, mais ce délai peut varier en fonction de la complexité du dossier, du nombre d’héritiers, de la présence ou non d’un testament, ainsi que d’éventuels désaccords entre les parties. Certaines successions plus complexes, impliquant des litiges ou plusieurs biens immobiliers, peuvent prendre plusieurs années à être entièrement réglées.

Quelles sont les vérifications à faire lorsque vous héritez d’une propriété ?

Hériter d’une maison peut, à première vue, sembler une belle opportunité. Toutefois, derrière les valeurs symbolique et financière d’un tel bien, se cachent souvent des responsabilités importantes et des décisions à prendre, parfois complexes. Avant de faire un choix éclairé, certaines vérifications sont essentielles.

L’historique de la demeure

Peu importe l’âge de la maison, il est primordial de connaître son historique et son état général. Certaines défectuosités peuvent ne pas être apparentes au premier coup d’œil, mais entraîner des coûts importants à long terme. Il est conseillé de rassembler toute la documentation disponible concernant la propriété. Par exemple :

  • Le certificat de localisation ;
  • Les factures ou rapports d’entretien récents (toiture, fondation, plomberie, électricité, etc.) ;
  • Les dépenses récurrentes associées à la propriété (taxes foncières, assurances, services publics, etc.).

La présence d’une hypothèque

Contrairement à ce que certains peuvent croire, l’hypothèque ne s’éteint pas avec le décès du propriétaire. Le prêt hypothécaire reste en vigueur jusqu’à son remboursement intégral, et le créancier peut, en cas de défaut de paiement, entamer des procédures de reprise. Pour savoir si la maison est toujours grevée d’une hypothèque, vous pouvez :

  • Vérifier le titre de propriété, qui devrait indiquer le nom du prêteur et l’existence d’un prêt ;
  • Demander un rapport de solvabilité du défunt, lequel répertorie ses obligations financières en cours, y compris l’hypothèque.

Lors du règlement de la succession, le notaire s’assurera de régulariser toute dette liée à la maison avant de procéder à la déclaration de transmission.

Que faire si la maison est hypothéquée ?

Si la propriété est grevée d’une hypothèque, plusieurs options s’offrent à vous :

  • Assumer l’hypothèque : si les conditions du prêt le permettent, en poursuivant les paiements là où le défunt les avait laissés ;
  • Procéder à la vente de la maison : dans ce cas, le produit de la vente servira à rembourser le solde de l’hypothèque avant toute distribution aux héritiers.

L’état de la propriété

Hériter d’une maison, c’est aussi hériter de son état, avec les responsabilités qui en découlent. Ce qui peut, dans certains cas, signifier prendre en charge divers problèmes, allant de simples rénovations esthétiques à des travaux majeurs nécessaires pour rendre l’habitation sécuritaire et fonctionnelle.

Avant de prendre toute décision quant à l’usage de la propriété, il est essentiel de procéder à une visite approfondie afin de prendre connaissance de l’état de la maison. Mieux encore, il est fortement recommandé de faire appel à un inspecteur en bâtiment qualifié. Grâce à son expertise, vous obtiendrez un portrait objectif et complet de la condition générale de la maison et éviterez les mauvaises surprises. Cette évaluation professionnelle vous permettra de :

  • Déceler les problématiques structurelles ou techniques ;
  • Identifier les travaux prioritaires à effectuer ;
  • Estimer les coûts potentiels associés à la remise en état.

Hériter d'une maison : est-ce imposable ? Y a-t-il encore une hypothèque?

Impôt : L’héritage est-il imposable au Québec ?

Au Québec, il n’existe pas d’impôt sur les successions. Si vous héritez d’une maison qui était la résidence principale du défunt, vous n’aurez généralement aucun impôt à payer sur cet héritage. Toutefois, si le bien transmis est une résidence secondaire ou un immeuble locatif, un impôt sur le gain en capital pourrait être exigé. Dans ce cas, la succession devra déclarer la valeur marchande de la propriété au moment du décès, ce qui peut entraîner une obligation fiscale.

Quels sont les frais associés à une maison issue d’une succession ?

Hériter d’une propriété implique certains frais à prévoir, notamment :

  • Les frais d’homologation pour la vérification du testament ;
  • Les honoraires professionnels (notaire, comptables, etc.) ;
  • Les impôts sur le gain en capital, le cas échéant ;
  • Les dépenses courantes liées à la propriété : taxes municipales, assurances, entretien, frais de copropriété, etc.

Vendre une maison reçue en héritage au Québec : comment ça se passe ?

Vendre une maison reçue en héritage peut être une décision difficile sur le plan émotionnel, surtout si le bien est chargé de souvenirs. Cependant, dans plusieurs situations, la vente peut s’avérer la solution la plus logique. Parmi les raisons fréquentes de vendre une maison héritée :

  • La propriété se trouve dans une autre ville et vous ne souhaitez pas vous y installer ;
  • L’héritage est partagé entre plusieurs personnes et la gestion commune est complexe ;
  • La maison est en mauvais état et vous ne pouvez pas assumer les rénovations ;
  • Les coûts d’hypothèque, d’assurance ou d’entretien dépassent vos moyens.

Avant de vendre, certaines conditions doivent être réunies :

  • La succession doit être officiellement réglée par le tribunal ;
  • Les taxes foncières doivent être acquittées ;
  • Toute hypothèque encore en vigueur doit être remboursée ou prise en compte.

Pour naviguer efficacement ce processus, il est fortement recommandé de faire appel à un courtier immobilier, à un notaire ou à un conseiller juridique. Ces professionnels pourront vous guider à travers les étapes légales, fiscales et administratives associées à la vente d’un bien hérité.

Refuser l’héritage : un droit légitime

Refuser une maison en héritage peut sembler étonnant, mais cela arrive. Certaines personnes choisissent de ne pas accepter un bien pour des raisons financières, personnelles ou juridiques. Quelle que soit la motivation, il est tout à fait légal de renoncer à un héritage. Toutefois, cette décision doit être officialisée dans les délais prévus.

En tant que successeur, vous disposez d’un délai de six mois suivant l’ouverture de la succession pour faire connaître votre décision : accepter ou refuser l’héritage. Il est toutefois conseillé d’attendre la finalisation de l’inventaire des biens, qui permet d’avoir un portrait clair des actifs et des dettes inclus dans la succession, avant de prendre une décision. Cela vous permettra de comprendre quelle est réellement la meilleure option pour vous.

Qui hérite en cas de refus de succession ?

  • S’il y a d’autres héritiers légaux, votre part est redistribuée entre eux selon les règles prévues par le Code civil du Québec.
  • S’il n’existe aucun autre héritier, les biens sont transférés à l’État.

Attention : la renonciation à un héritage est une décision irrévocable. Elle doit donc être prise avec prudence, en comprenant bien les implications.

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