7 août 2025reading time icon10 min

Promesse d'achat non-respectée par le vendeur: que faire?

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Promesse d'achat non-respectée par le vendeur: que faire?
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Au Québec, la promesse d’achat constitue bien plus qu’une simple formalité dans un projet d’acquisition immobilière : c’est un véritable contrat qui lie légalement l’acheteur et le vendeur. Dès qu’elle est acceptée et signée, elle marque un tournant crucial dans la transaction en encadrant clairement les conditions de vente convenues par les deux parties.

Or, malgré sa portée juridique, il arrive que certains vendeurs manquent à leurs engagements. Qu’il s’agisse d’un refus de vendre, du retrait d’un bien inclus ou d’un manquement à une condition, ces situations peuvent non seulement générer beaucoup de stress, mais aussi entraîner des conséquences financières importantes pour l’acheteur.

Dans ce contexte, comment réagir lorsqu’un vendeur fait défaut ? Quels sont les recours concrets à la disposition de l’acheteur pour faire respecter ses droits ? Et surtout, comment agir rapidement et efficacement pour éviter que la situation ne dégénère ?

Quelle est la valeur juridique d’une promesse d’achat ?

Au Québec, la promesse d’achat est bien plus qu’un simple formulaire ou un engagement verbal : elle constitue un contrat à valeur légale dès qu’elle est signée par les deux parties. Elle oblige l’acheteur à acheter et le vendeur à vendre, selon les conditions prévues. Toute rupture sans motif valable peut entraîner des procédures judiciaires.

Comment se désengager d’une promesse d’achat acceptée ? Qu’est-ce qui peut l’annuler ?

Un acheteur peut annuler une promesse d’achat acceptée si une condition suspensive prévue dans le contrat (obtention d’un financement, inspection préachat satisfaisante, etc.) n’est pas remplie. Il peut aussi se désengager si le vendeur manque à ses obligations ou encore en cas de vice de consentement, par exemple s’il a été induit en erreur. L’annulation est également possible si le vendeur accepte d’un commun accord d’y mettre fin.

Le vendeur, de son côté, peut annuler la promesse d’achat uniquement dans des cas bien précis, comme la non-réalisation d’une condition suspensive prévue en sa faveur ou le non-respect des engagements contractuels de l’acheteur. En dehors de ces circonstances, il s’expose à des recours judiciaires.

Professionnels

Situations fréquentes de non-respect par le vendeur 

Même après la signature d’une promesse d’achat, certains vendeurs, volontairement ou non, choisissent de ne pas respecter leurs engagements. Ces manquements, bien qu’ils puissent prendre différentes formes, ont tous un point en commun : ils compromettent la transaction et peuvent nuire sérieusement aux droits de l’acheteur. Reconnaître rapidement ces comportements permet d’intervenir à temps et de limiter les dommages.

Refus de vendre

Dans certains cas, le vendeur revient sur sa décision, malgré l’acceptation formelle de l’offre. À moins qu’une condition suspensive (par exemple, l’achat d’une nouvelle propriété) ne se réalise pas, ce refus constitue une rupture de contrat claire et injustifiée.

Tentative de vente à un autre acheteur

Attiré par une offre plus alléchante, le vendeur tente de conclure une transaction parallèle. Ce comportement est illégal dès qu’une promesse d’achat valide est signée. Il s’agit d’un manquement grave aux obligations contractuelles, souvent motivé par des considérations financières.

Retrait d’un bien inclus

Il arrive que le vendeur décide de conserver un item pourtant inclus dans la promesse comme un électroménager, un luminaire ou un meuble sur mesure. Même si cela peut sembler anodin, ce retrait constitue une entorse au contrat signé.

Réparations non effectuées

Lorsque certaines réparations ont été promises avant la vente, leur omission peut nuire à l’état, à la valeur ou à la sécurité de la propriété. Le vendeur s’expose alors à des recours judiciaires, surtout ces engagements étaient clairement stipulés dans la promesse d’achat.

Certificat de localisation manquant ou expiré

Le certificat de localisation est requis pour conclure la vente chez le notaire. Si le vendeur refuse de fournir un document à jour, alors qu’il y est généralement tenu, cela peut retarder la transaction, voire en compromettre la conclusion.

Quelles sont les étapes à suivre en cas de litige avec le vendeur

Lorsqu’un vendeur ne respecte pas les engagements d’une offre d’achat signée, l’acheteur ne doit pas rester inactif. Il existe une démarche structurée à suivre pour faire valoir ses droits, tout en s’assurant de conserver des preuves solides en vue d’un éventuel recours. 

1. Relire attentivement la promesse d’achat

Avant toute chose, il est essentiel de revoir en détail les clauses de la promesse d’achat et de ses annexes. Cela permet de cerner avec précision les obligations du vendeur et d’identifier celles qui ne sont pas respectées.

Certaines situations peuvent sembler injustes ou frustrantes, mais ne sont pas nécessairement couvertes par les termes du contrat. Une analyse rigoureuse permet de distinguer ce qui relève d’une obligation légale et ce qui relève d’une simple attente.

Poignée de mains

2. Chercher une solution à l’amiable

Avant d’entamer des procédures juridiques, une tentative de résolution à l’amiable est toujours préférable. Un échange respectueux, idéalement par écrit, peut permettre de rétablir la situation rapidement et sans confrontation.

Le courtier immobilier peut agir comme médiateur et rappeler les obligations contractuelles au vendeur. De même, le notaire désigné peut intervenir pour expliquer les implications juridiques et favoriser une entente.

3. Envoyer une mise en demeure

Si aucune entente n’est trouvée, l’étape suivante consiste à transmettre une mise en demeure. Ce document officiel, souvent rédigé avec l’aide d’un avocat, exige du vendeur qu’il respecte ses engagements dans un délai déterminé. La mise en demeure doit contenir :

  • Les faits reprochés (refus de vendre, omission d’une réparation, retrait d’un bien inclus, etc.) ;
  • Les clauses précises de l’offre d’achat qui ont été enfreintes ;
  • Un délai raisonnable pour corriger la situation (souvent 10 jours) ;
  • L’intention de faire une demande en justice si rien n’est fait.

Même si elle n’est pas obligatoire sur le plan juridique, la mise en demeure constitue une étape clé. Elle démontre la bonne foi de l’acheteur et constitue une preuve incontournable si le dossier est porté devant les tribunaux.

4. Envisager des recours juridiques

Lorsque ni la discussion ni la mise en demeure ne donnent de résultat, l’acheteur peut avoir recours à des mesures légales pour protéger ses droits ou obtenir réparation. Le choix du recours dépendra de la gravité de la situation et des objectifs poursuivis.

1. Résiliation de la promesse d’achat

Dans certains cas, l’acheteur peut mettre fin au contrat sans pénalité, notamment si le vendeur commet un manquement majeur qui rend la transaction impossible. Cette annulation de la promesse d’achat permet à l’acheteur de se dégager légalement de l’engagement et de récupérer le dépôt remis en garantie. 

2. Demande de compensation financière

Lorsque le vendeur cause un préjudice réel, l’acheteur peut demander des dommages-intérêts pour compenser les pertes subies, telles que :

  • Des frais d’inspection ou d’évaluation payés inutilement ;
  • Des dépenses de déménagement ou de relogement ;
  • La perte d’une opportunité d’achat concurrente ;
  • Les honoraires versés à des professionnels (courtiers, notaires, avocats, etc.)

Pour que le recours soit crédible, il faut documenter soigneusement tous les éléments du dossier : échanges de courriels et de messages textes, factures, promesse d’achat, conseils juridiques obtenus, etc. Une preuve complète renforce considérablement la position de l’acheteur.

3. L’action en passation de titre

Dans les cas les plus graves, lorsque la propriété est considérée comme unique ou irremplaçable, l’acheteur peut entreprendre une action en passation de titre. Il s’agit de demander à un tribunal d’ordonner au vendeur de conclure la vente selon les modalités prévues.

Ce recours, prévu à l’article 1712 du Code civil du Québec, est toutefois complexe et coûteux. Il nécessite l’assistance d’un avocat spécialisé en droit immobilier et s’inscrit souvent dans un processus judiciaire long, pouvant durer plusieurs mois. Il est donc réservé aux situations exceptionnelles où aucune autre solution n’est envisageable.

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Le rôle des professionnels dans la résolution du conflit

Lorsqu’un vendeur fait défaut à ses obligations, il est vivement conseillé de s’entourer de professionnels qualifiés. Leur intervention permet non seulement de désamorcer les tensions, mais aussi de structurer les démarches de manière stratégique et rigoureuse. En fonction de l’évolution du litige, plusieurs experts peuvent intervenir, chacun ayant un rôle bien défini.

Le courtier immobilier : un allié de première ligne

Le courtier immobilier est souvent la première personne-ressource vers laquelle se tourner. Il connaît les rouages des transactions immobilières, les obligations contractuelles des parties et sait comment intervenir sans créer de confrontation inutile. Il peut donc :

  • Rappeler au vendeur ses engagements de façon professionnelle ;
  • Favoriser un dialogue constructif entre les parties ;
  • Jouer un rôle de médiateur pour trouver une solution rapide ;
  • Documenter adéquatement les événements en vue d’un recours futur.

Le notaire : l’expert juridique au cœur de la transaction

En cas de litige sérieux, le notaire joue un rôle central. Parce qu’il encadre la signature de l’acte de vente, il est en mesure de :

  • Clarifier les obligations légales découlant de la promesse d’achat ;
  • Conseiller les deux parties de manière impartiale sur leurs responsabilités ;
  • Proposer des solutions temporaires, comme une retenue de fonds ou un report de signature.

En tant qu’officier public, sa parole a un poids important et son intervention peut faire pencher la balance en faveur d’une résolution équitable.

L’avocat : indispensable pour les démarches juridiques

Lorsque les recours extrajudiciaires ne suffisent plus, l’intervention d’un avocat spécialisé en droit immobilier devient nécessaire. Ce professionnel du droit peut :

  • Analyser la force juridique du dossier ;
  • Rédiger une mise en demeure claire et rigoureuse ;
  • Entreprendre une action en justice ou en exécution forcée, si nécessaire ;
  • Représenter l’acheteur devant la Cour supérieure du Québec.

Comment prévenir ce type de situation ?

Même si certains conflits sont inévitables, plusieurs précautions prises dès le début du processus d’achat permettent de limiter les risques. Une transaction bien structurée réduit les zones d’ombre et renforce la protection juridique de l’acheteur.

Rédiger une promesse d’achat sans ambiguïté

Une offre d’achat claire et détaillée demeure la meilleure défense contre les malentendus et facilite les recours en cas de manquement. Chaque clause doit être rédigée avec précision. Par exemple :

  • Décrire sans équivoque les biens inclus ;
  • Fixer des échéances claires pour les inspections, le financement et la signature ;
  • Ajouter des conditions particulières au besoin.

Acheteur : peut-on annuler une offre d’achat après une inspection ?

Oui, si une clause d’inspection est prévue. Si le rapport est insatisfaisant, l’acheteur peut se retirer sans pénalité, à condition de respecter les délais et les modalités prévus dans la promesse d’achat. Sans cette clause, l’annulation n’est pas permise.

 

Préciser les conséquences d’un défaut

Il est judicieux d’intégrer des clauses qui prévoient des mesures concrètes en cas de non-respect. Par exemple, stipuler une compensation financière en cas de retrait d’un bien inclus ou d’une retenue de fonds si un certificat de localisation à jour n’est pas fourni. Ces mesures évitent d’avoir à engager immédiatement des démarches juridiques.

S’entourer de professionnels dès le départ

La présence d’un courtier, d’un notaire ou d’un inspecteur en bâtiment dès les premières étapes renforce la fiabilité de la transaction. Ces experts peuvent identifier les risques, formuler des clauses précises et vous accompagner en cas de désaccord.

Conserver des preuves écrites

Même si les discussions verbales sont fréquentes, il est essentiel de consigner les ententes importantes par écrit. Les courriels, messages et documents échangés constituent des preuves utiles en cas de litige. Un dossier bien organisé devient alors un outil de défense précieux.

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