Le marché immobilier québécois est en constante évolution. Il suit des cycles influencés par une multitude de facteurs : les taux d’intérêt, l’inflation, la confiance des consommateurs ou encore les politiques gouvernementales. Ces fluctuations, parfois imprévisibles, peuvent semer l’incertitude chez les acheteurs, les vendeurs et les investissements.
Dans ce contexte, savoir interpréter les signaux du marché devient un atout essentiel. Comprendre les conditions du marché, anticiper les virages et ajuster sa stratégie permet non seulement de limiter les risques, mais aussi de saisir les bonnes occasions.
Cet article propose un cadre clair et pratique pour vous aider à mieux comprendre les cycles immobiliers au Québec, à vous y adapter et à prendre des décisions éclairées, peu importe le climat économique.
Comprendre les causes des fluctuations immobilières
Les variations du marché immobilier ne sont jamais arbitraires. Elles répondent à un ensemble de facteurs qui influencent la dynamique de l’offre et de la demande. En comprendre les causes permet de mieux anticiper les changements et d’ajuster sa stratégie en conséquence,
1. Les taux d’intérêt
Les taux d’intérêt ont un effet immédiat sur la capacité d’emprunt des ménages. Lorsque les taux augmentent, le coût des prêts hypothécaires grimpe, ce qui ralentit la demande. À l’inverse, des taux plus bas favorisent l’accès à la propriété et peuvent accélérer la hausse des prix.
2. L’offre et la demande
Un marché tendu, marqué par une pénurie de propriété, entraîne une forte compétition et une pression à la hausse sur les prix. À l’opposé, un surplus d’inscriptions favorise la négociation et peut modérer les hausses.
3 . Le contexte économique
L’emploi, l’inflation et la croissance économique sont des facteurs qui influencent directement la confiance des consommateurs. En période d’incertitude économique, les décisions d’achat ou de vente sont souvent reportées.
4. Les politiques publiques
Les mesures gouvernementales, comme les crédits d’impôt, les restrictions hypothécaires ou les changements fiscaux, peuvent stimuler ou freiner le marché en très peu de temps.
Baromètre immobilier : comment reconnaître les tendances du marché ?
Pour prendre une décision éclairée, encore faut-il savoir dans quelle direction évolue le marché. Lire les bons indicateurs permet d’anticiper les mouvements, de saisir les opportunités ou d’éviter les pièges. Plusieurs données permettent de déterminer si le marché est en croissance ou en ralentissement :
- Le volume des ventes : une augmentation soutenue des transactions indique généralement un marché actif et en expansion.
- Le nombre d’inscriptions actives : un inventaire qui s’accumule rapidement peut signaler un ralentissement ou un déséquilibre en faveur des acheteurs.
- La durée moyenne de vente : des délais qui s’allongent sont souvent le signe d’un marché qui ralentit.
- La variation du prix médian d’une année à l’autre : une hausse rapide peut se traduire par une surchauffe. Au contraire, une stagnation ou une baisse peut signaler un rééquilibre.
Retour en arrière : l’évolution des prix moyens des maisons dans les derniers 10 ans au Québec
Au cours de la dernière décennie, le marché immobilier québécois a enregistré une hausse marquée des prix. Entre 2015 et 2019, cette croissance est demeurée modérée, soutenue par un marché équilibré et une demande relativement constante. Le véritable point de bascule est survenu en 2020 avec la pandémie : les taux d’intérêt ont été abaissés à un niveau record pour soutenir l’économie, ce qui a fortement stimulé l’accès à la propriété. Résultat : une flambée rapide des prix entre 2020 et 2022.
À compter de 2023, l’augmentation des taux d’intérêt, mise en place pour freiner l’inflation, a contribué à ralentir le marché. Le pouvoir d’achat des ménages s’est affaibli, les transactions ont diminué et les prix ont cessé leur ascension rapide, tout en demeurant à un niveau élevé par rapport aux années précédentes.
Adapter sa stratégie en tant qu’acheteur
Le contexte du marché influence grandement la manière d’aborder un achat immobilier. Que le marché soit en forte croissance ou en ralentissement, l’acheteur doit ajuster sa stratégie pour maximiser ses chances et limiter les risques.
Lorsque le marché est en hausse
Dans un contexte où la demande est forte et les propriétés se vendent rapidement, la préparation est essentielle. Obtenir une préapprobation hypothécaire dès le départ, permet de réagir rapidement et d’être pris au sérieux lors de la soumission d’une offre.
Il est aussi important de définir ses priorités et son budget maximal à l’avance, pour éviter de céder à la pression ou à l’émotion. Parfois, faire preuve de flexibilité, par exemple sur l’emplacement ou la superficie, peut faire la différence entre concrétiser un achat ou voir une opportunité vous échapper.
Lorsque le marché ralentit
Lorsque le marché est plus calme, les acheteurs ont davantage de temps pour réfléchir, comparer et négocier. C’est le moment idéal pour étudier plusieurs propriétés, discuter des conditions et bâtir un projet d’achat mieux aligné avec ses objectifs à long terme.
Ajuster sa stratégie en tant que vendeur
Tout comme les acheteurs, les vendeurs doivent adapter leur approche en fonction du climat du marché. Les conditions, les attentes et les délais peuvent varier considérablement selon que la demande est forte ou plus modérée.
En période de forte demande
Lorsque le marché est actif, les vendeurs sont généralement en position de force. Pour maximiser les chances de susciter l’intérêt dès les premiers jours, il est judicieux de soigner la présentation du bien : photos professionnelles, mise en valeur des espaces, nettoyage minutieux.
Fixer un prix compétitif, légèrement sous le marché, peut également attirer plus d’acheteurs et créer un effet de rareté favorable aux surenchères. Il faut aussi être prêt à réagir rapidement, notamment en répondant sans délai aux demandes de visite et en gérant plusieurs offres simultanées.
En période plus calme
Dans un contexte plus lent, la patience devient une qualité essentielle. Il est souvent nécessaire d’ajuster le prix de vente pour rester compétitif, tout en mettant l’accent sur les atouts spécifiques de la propriété : emplacement, rénovations récentes, potentiel d’aménagement, etc.
Le délai de vente peut être plus long, mais une stratégie bien réfléchie et réaliste permet de maintenir l’intérêt des acheteurs potentiels et d’optimiser les chances de conclure une transaction à des conditions satisfaisantes.
Penser à long terme en tant qu’investisseur
Pour les investisseurs, la clé est de bâtir une stratégie capable de résister aux cycles du marché. Il ne s’agit pas de réagir aux fluctuations ponctuelles, mais d’anticiper les tendances et de sécuriser la rentabilité sur le long terme. Voici quelques pratiques fondamentaux :
- Diversifier son portefeuille immobilier : varier les types de propriétés et les emplacements permet de limiter les risques et de mieux absorber les variations du marché.
- Prévoir une marge de manœuvre financière : conserver une réserve permet de faire face aux imprévus : périodes de vacances, coût de la main-d’œuvre pour des réparations urgentes, hausse des taux d’intérêt ou ralentissement de la demande.
- Cibler des marchés locaux stables : investir dans des secteurs en croissance, comme les banlieues dynamiques ou les villes universitaires, augmente les chances de valorisation et de revenus constants.
- Évaluer les rendements selon différents scénarios : il est essentiel de calculer le revenu potentiel en tenant compte de variables comme les frais d’entretien, le taux d’inoccupation ou l’évolution des taux hypothécaires.
L’importance de s’entourer de bons professionnels
Dans un marché immobilier résidentiel en constante évolution, s’appuyer sur des experts qualifiés peut faire toute la différence. Leur accompagnement permet d’éviter les erreurs coûteuses et d’optimiser chaque décision, qu’il s’agisse d’un achat, d’une vente ou d’un investissement.
- Les courtiers immobiliers connaissent les réalités du terrain et peuvent vous conseiller sur le bon moment pour vous lancer, tout en ajustant votre stratégie en fonction des conditions du marché immobilier au Québec.
- Les courtiers hypothécaires vous aident à comprendre l’évolution des taux, à renégocier vos conditions de financement et à minimiser le coût de votre emprunt selon le contexte économique.
- Les évaluateurs agrées, notaires et fiscalistes assurent la fiabilité des transactions, la conformité légale et l’optimisation fiscales, des éléments cruciaux pour sécuriser vos démarches.
Le marché immobilier est cyclique, mais il n’est pas imprévisible. Avec une bonne lecture des tendances, des outils adaptés et les conseils de professionnels, il devient possible de transformer l’incertitude en avantage stratégique. Savoir s’entourer, c’est savoir poser les fondations d’un projet immobilier réfléchi, stable et rentable.
Prédiction 2025 et 2026 : le prix des maisons au Québec va-t-il baisser ou remonter ?
Les projections économiques anticipent une réduction progressive du taux directeur de la Banque du Canada à partir de la fin 2025. Si cette tendance se concrétise, on pourrait noter une hausse des demandes immobilières, notamment chez les jeunes ménages jusqu’ici freinés par le coût élevé du financement hypothécaire.
Dans ce contexte, les prix des maisons au Québec pourraient amorcer une nouvelle croissance. Plusieurs experts estiment qu’ils pourraient retrouver les sommets atteints en 2022, dans la majorité des régions, particulièrement dans les grandes villes et les banlieues.
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