Au Québec, les préoccupations environnementales occupent une place de plus en plus importante dans les décisions liées à l’habitation. La construction et la rénovation résidentielle ne font pas exception à cette tendance : propriétaires et futurs acheteurs souhaitent désormais faire des choix plus responsables, notamment en ce qui concerne les matériaux qu’ils utilisent.
Cet article propose un tour d’horizon des matériaux écologiques les plus pertinents pour un projet résidentiel au Québec. Il met en lumière leurs avantages environnementaux, leurs performances techniques et leur accessibilité sur le marché local, afin d’aider les consommateurs à faire des choix qui respectent l’environnement.
Matériaux écologiques : quels sont les critères ?
Un matériau est considéré comme écologique lorsqu’il a un impact environnemental réduit tout au long de son cycle de vie, de l’extraction des ressources nécessaires à sa fabrication jusqu’à son élimination ou sa réutilisation. Parmi les caractéristiques clés d’un matériau écologique, on retrouve :
- Une faible empreinte carbone ;
- L’utilisation de ressources renouvelables ou de matières recyclées ;
- L’absence de substances toxiques ou polluantes ;
- Une durabilité élevée, prolongeant sa vie utile dans le bâtiment ;
- Une provenance locale ou régionale, réduisant les émissions liées au transport.
Il est également utile de distinguer plusieurs grandes catégories de matériaux écologiques :
- Les matériaux naturels peu transformés comme l’argile ou le chanvre ;
- Les matériaux recyclés ou recyclables, comme la ouate de cellulose ou le métal récupéré ;
- Les matériaux à faible impact environnemental, comme certains bois certifiés issus de forêts gérées durablement.
Comment choisir les bons matériaux écologiques pour une maison plus verte ?
Tous les matériaux ne se valent pas en matière d’écologie. Pour faire un choix éclairé et cohérent avec une démarche durable, plusieurs critères doivent être pris en considération :
- L’analyse du cycle de vie (ACV) : Cette méthode évalue l’impact environnemental global d’un matériau, de sa fabrication à sa fin de vie. Elle tient compte de l’extraction des matières premières, de la transformation, du transport, de l’usage et du recyclage ou de l’élimination.
- La santé et la qualité de l’air intérieur : Certains matériaux peuvent émettre des composés organiques volatiles (COV) ou d’autres substances nocives pour la santé. Il est donc essentiel de privilégier les produits sans agents toxiques, surtout dans les espaces clos.
- La performance énergétique : Un bon matériau écologique ne se limite pas à son origine, il doit aussi contribuer à réduire les besoins en chauffage ou en climatisation. Une isolation efficace, une bonne inertie thermique et une étanchéité maîtrisée sont des atouts majeurs dans le climat québécois.
- Le coût et la disponibilité : L’écologie doit aussi être réaliste. Les matériaux choisis doivent être accessibles sur le marché local, à un coût raisonnable, sans devoir les importer à grands frais ou attendre des délais excessifs.
- La provenance locale ou régionale : Favoriser des ressources disponibles au Québec ou dans les provinces voisines permet de réduire les émissions liées au transport et de soutenir l’économie locale.
Les 10 meilleurs matériaux écologiques à considérer
Dans un projet de construction ou de rénovation résidentielle, le choix des matériaux a un impact majeur sur l’efficacité énergétique et la durabilité du bâtiment ainsi que sur son empreinte écologique globale. Voici une sélection de 10 matériaux reconnus pour leur efficacité environnementale, leur fiabilité et leur pertinence dans le contexte québécois.
1. Le bois certifié FSC
Le bois est une ressource abondante au Québec, mais il est important de privilégier les produits certifiés FSC, qui garantissent une gestion durable des forêts. Utilisé pour les structures, les planchers ou le mobilier, le bois certifié allie performance, polyvalence et faible impact environnemental lorsqu’il est issu de circuits locaux.
2. La ouate de cellulose
Fabriquée à partir de papier journal recyclé, la ouate de cellulose est un isolant très répandu dans les constructions écologiques. Efficace autant sur le plan thermique que sur le plan acoustique, elle est souvent injectée dans les murs ou soufflée dans les combles. Sa production locale et son origine recyclée en font un choix à la fois écologique et économique.
3. Le chanvre
Le chanvre est un matériau naturel utilisé sous forme de béton (mélange de chènevotte et de chaux) ou de panneaux isolants. Il se distingue par sa grande respirabilité, sa durabilité et sa capacité à réguler l’humidité. Bien que sa culture gagne du terrain au Québec, son usage dans le domaine résidentiel reste encore limité. Il est surtout employé dans des projets écologiques ciblés ou en autoconstruction.
4. Le liège
Issu de l’écorce du chêne-liège, ce matériau possède des qualités isolantes (thermique et acoustique) remarquables. Résistant à l’humidité et imputrescible, le liège est utilisé comme isolant ou comme revêtement de sol. Bien qu’il soit principalement importé d’Europe, sa longue durée de vie et son caractère renouvelable compensent son empreinte liée au transport.
5. L’argile
Utilisée principalement comme enduit mural, l’argile est un matériau sain, entièrement naturel, ce qui permet de réguler l’humidité ambiante et de purifier l’air intérieur. Sa mise en œuvre manuelle en fait un choix populaire dans les constructions écologiques. Des artisans québécois proposent aujourd’hui des solutions adaptées aux habitations locales.
6. Le linoléum naturel
À ne pas confondre avec les revêtements en vinyle, le linoléum naturel est composé de matière biodégradable telle que l’huile de lin, la poudre de bois et les résines naturelles. Il est durable, antibactérien, facile à entretenir et particulièrement apprécié dans les rénovations écologiques. Bien présent sur le marché québécois, il représente une alternative responsable aux revêtements de planchers synthétiques.
7. La pierre naturelle locale
Le Québec dispose de nombreuses ressources minérales, notamment le granite, le calcaire et l’ardoise. Utilisée pour les planchers, les murets, les comptoirs ou les parements extérieurs, la pierre naturelle est robuste, durable et nécessite peu de transformation. Lorsqu’elle est extraite localement, elle constitue un matériau à faible impact environnemental.
8. Le bambou
Bien que non cultivé localement, le bambou reste un matériau écologique intéressant en raison de sa croissance rapide et de sa solidité. Il est utilisé principalement pour les planchers et le mobilier. Son impact écologique dépend toutefois du mode de production et de transport ; il est donc préférable de choisir des produits certifiés, issus de filières responsables.
9. Le bois brûlé (Shou Sugi Ban)
Cette technique de carbonisation du bois, d’origine japonaise, permet d’obtenir un matériau naturellement résistant aux intempéries, aux insectes et au feu, sans ajout de produits chimiques. Utilisé comme revêtement extérieur, le bois brûlé séduit par son aspect esthétique et sa durabilité. Il est désormais proposé par plusieurs entreprises québécoises spécialisées.
10. Le métal recyclé
L’aluminium et l’acier recyclés sont largement utilisés dans la construction résidentielle, notamment dans les structures, toitures et bardages. Recyclables à l’infini, ces matériaux offrent une excellente durabilité. Au Québec, l’utilisation d’aluminium à faible émission, comme celui issu du procédé Elysis, renforce leur pertinence dans une perspective de construction verte.
Matériaux à éviter ou à utiliser avec précaution
Même s’ils sont couramment utilisés dans la construction résidentielle, certains matériaux présentent un impact environnemental ou sanitaire important. Leur fabrication, leur composition chimique ou leur non-recyclabilité en font des choix peu compatibles avec une démarche écologique. Parmi les matériaux à surveiller :
- Des composites non recyclables, comme certains stratifiés, qui combinent plusieurs matières impossibles à séparer. Leur fin de vie entraîne des défis majeurs en matière de gestion des déchets.
- Des produits contenant des COV, souvent présents dans les peintures, vernis, colles ou panneaux agglomérés, qui dégradent la qualité de l’air intérieur et peuvent nuire à la santé.
- Du polystyrène expansé, du PVC et certaines colles industrielles, issues de la pétrochimie, peu recyclables et polluantes à produire. Malgré leur faible coût, leur impact environnemental reste élevé.
Quelques conseils pour une approche durable globale
Choisir des matériaux écologiques est un bon départ, mais pour maximiser les bénéfices environnementaux d’un projet, l’approche doit être globale.
- Renforcer la performance du bâtiment avant tout : Avant même de choisir les matériaux, il est judicieux d’investir dans des améliorations passives : isolation thermique efficace, orientation optimale par rapport au soleil, étanchéité à l’air maîtrisée, etc. Ces éléments réduisent durablement la consommation d’énergie et les factures d’électricité.
- Favoriser les ressources locales : Privilégier les matériaux produits ou extraits au Québec limite les émissions liées au transport et soutient l’économie régionale. Cela permet également de s’assurer d’une meilleure traçabilité.
- Réutiliser et recycler : Intégrer des matériaux récupérés ou recyclés permet de prolonger la vie utile de ressources existantes tout en réduisant la demande en matières premières neuves.
- S’entourer de professionnels sensibles à l’écoconstruction : Architectes, entrepreneurs et fournisseurs spécialisés dans les approches durables peuvent recommander des solutions adaptées, certifiées et mieux intégrées à l’ensemble du projet.
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