Après avoir évalué toutes vos options, vous en êtes venu à la conclusion que l’autoconstruction s’avère la meilleure solution pour réaliser votre projet en immobilier ?
Construire sa maison de rêve, en particulier par soi-même, ce n’est pas simple. En plus de demander un certain savoir-faire, l’autoconstruction nécessite beaucoup de temps et d’énergie. Il s’agit d’un projet de vie dont vous devez évaluer tous les aspects avant de vous lancer.
Qu’est-ce que l'autoconstruction?
L’autoconstruction nécessite que vous construisiez vous-même votre maison, en totalité ou en partie. Il s’agit d’un projet qui n’est pas nécessairement accessible à tous : vous devrez avoir une base de connaissances en construction résidentielle si vous souhaitez faire de votre rêve une réalité.
Vous pouvez tout de même faire affaire avec des professionnels et confier certains travaux à des sous-traitants, que ce soit pour vous conformer aux règlements municipaux en matière de construction ou simplement combler votre manque d’expérience.
Notez toutefois que la valeur des travaux effectués par ces sous-traitants ne doit pas dépasser la moitié du coût de construction de votre maison.
Autoconstruction : 10 choses à considérer avant de commencer son projet
1. La planification de votre projet
Évidemment, la première étape consiste à planifier de fond en comble votre projet d’autoconstruction. Vous devrez notamment choisir le modèle de maison et le terrain qui convient le mieux. Vous devrez aussi :
- Établir un budget ;
- Confirmer votre capacité de financement (préapprobation hypothécaire)
- Dessiner les plans de votre future habitation ;
- Faire estimer le coût des travaux ;
- Obtenir des devis (incluant une liste détaillée des matériaux) ;
- Demander un plan d’implantation (disponible auprès de l’arpenteur-géomètre) indiquant l’emplacement et l’orientation de votre future propriété sur le terrain ;
- Obtenir une assurance responsabilité civile ;
- Faire des tests de qualification d’eau ou de sol (si nécessaire).
La planification est le point de départ de votre projet. Plus vous serez rigoureux dans cette étape, plus votre autoconstruction commencera sur une base solide.
2. L’obtention du permis de construction
En matière de construction résidentielle, on ne peut pas faire n’importe quoi. De nombreuses lois et réglementations doivent être respectées et c’est pourquoi l’obtention d’un permis de construction est obligatoire. Vous devrez donc faire une demande de délivrance de permis à votre municipalité, qui vous questionnera en retour sur la faisabilité de votre projet et exigera un ensemble de documents la soutenant :
- Copie des plans de la future maison ;
- Plan d’implantation ;
- Devis ;
- Etc.
Assurez-vous d’avoir une planification à toute épreuve et d’avoir à votre disposition toutes les preuves et les documents nécessaires avant de faire votre demande. Autrement, vous pourriez subir un refus de la part de votre municipalité.
Apprenez-en plus sur l’obtention du permis de construction et les lois encadrant l’autoconstruction .
3. Le recrutement d’experts qualifiés
Construire votre maison par vous-même ne signifie pas que vous devez le faire seul, bien au contraire ! Vous gagnez à vous entourer de professionnels pour vous conseiller et effectuer une partie du travail. Voici quelques experts que vous pourriez recruter pour vous soutenir dans votre projet :
- Architecte ;
- Arpenteur-géomètre ;
- Électricien ;
- Ingénieur en bâtiment ;
- Notaire ;
- Plombier ;
- Etc.
Avant de choisir chacun d’entre eux, vous devrez vérifier leurs références, leur réputation, leur permis, etc., pour vous assurer qu’ils sont bien en règle et qu’ils seront un bon ajout à votre projet d’autoconstruction. Vous pouvez également faire appel à des plateformes comme XpertSource.com ou SoumissionRénovation.ca pour trouver des experts préqualifiés.
Notez que plusieurs travaux, dont ceux liés à l’électricité et à l’installation d’appareils au gaz, doivent en tout temps être confiés à des entrepreneurs spécialisés possédant une licence de la Régie du bâtiment du Québec. Il est illégal de procéder à l’une ou l’autre de ces installations par soi-même.
Vous avez des amis ou de la famille qui sont prêts à vous donner un coup de pouce ? S’ils n’ont pas de certificat de compétence pour effectuer une tâche de construction spécifique, ils devront s’en tenir aux travaux de finition (poser les planchers, peinturer, installer les armoires, etc.).
4. Le coût de votre projet
L’autoconstruction exige un investissement important. Toutefois, ce type de projet immobilier permet généralement de réaliser des économies. Une maison autoconstruite coûte en moyenne 30 % moins cher qu’une maison clé en main similaire.
Évidemment, le coût réel de votre demeure dépendra de son emplacement, de sa superficie, du choix des matériaux, etc. Toutefois, voici une idée générale de la manière dont pourrait être réparti votre budget une fois l’achat du terrain effectué :
- 30 % à 35 % pour les fondations ;
- 30 % pour fermer la structure de la maison ;
- 10 % pour les murs et les plafonds ;
- 25 % à 30 % pour la plomberie, l’électricité, les portes, les fenêtres, le raccord aux services publics, etc.
Vous devez en plus prévoir un budget supplémentaire pour les frais associés indirectement à votre projet, c’est-à-dire les frais de notaire, de permis, d’assurance, les droits de mutation, les taxes, etc. Prévoyez aussi un coussin de sécurité (environ 15 %) pour être en mesure d’assumer les nombreux frais et les imprévus qui pourraient survenir.
Vous êtes incertain du budget que vous pouvez allouer à votre autoconstruction ? Le remboursement de vos dettes devrait représenter un maximum de 40 % du revenu brut de votre ménage. Un conseiller financier peut vous aider à déterminer le budget idéal que vous devriez consacrer à votre projet immobilier.
5. Le financement de l’autoconstruction
Parce que l’autoconstruction nécessite des coûts importants, vous devrez fort probablement obtenir du financement auprès d’une institution financière. Toutefois, vous pourriez être confronté à quelques difficultés lorsque viendra le temps d’obtenir votre prêt hypothécaire.
De nombreux prêteurs sont peu enthousiastes à l’idée d’offrir du financement pour un projet d’autoconstruction. Ceux qui se montreront intéressés auront probablement plusieurs conditions et exigences auxquelles vous devrez vous conformer.
N’hésitez pas à contacter un courtier hypothécaire. En lui parlant de votre projet immobilier, il pourra vous diriger vers les sources de financement hypothécaire correspondant le plus à vos besoins.
Votre projet sera analysé en profondeur par l’institution financière. Veillez donc à estimer le plus précisément possible chaque élément (les coûts détaillés, l’échéancier prévu, etc.). Ayez également en votre possession tout document pertinent prouvant la faisabilité et l’avancement de votre autoconstruction (permis de construction, offre d’achat du terrain, copie des plans et des devis, etc.).
Comme pour tout achat en immobilier, vous devrez aussi puiser dans vos économies personnelles pour rassembler la mise de fonds nécessaire à votre autoconstruction.
6. L’achat de votre terrain
Évidemment, avant de construire votre maison de rêve, vous devrez acquérir le terrain sur lequel vous souhaitez bâtir. Cette étape n’est pas toujours aussi simple qu’elle le laisse croire. De nombreux acheteurs font des erreurs lorsque vient le temps de choisir leur futur emplacement.
Pour ne pas transformer votre rêve en cauchemar, voici quelques points à considérer lors de l’achat de votre terrain :
- La nature du sol ;
- Les caractéristiques et le relief du terrain ;
- La localisation ;
- La viabilisation.
Pour en savoir plus, consultez notre article 7 erreurs à éviter lors de l’achat d’un terrain.
7. Les nombreuses étapes d’autoconstruction
Vous rêvez de construire votre maison, mais connaissez-vous réellement toutes les étapes que vous aurez à accomplir avant de pouvoir y habiter ? La construction résidentielle comporte de nombreuses étapes, chacune d’elle exigeant des compétences variées.
Voici quelques-unes des étapes que vous devrez effectuer, seul ou à l’aide de professionnels, pour bâtir votre résidence :
- L’excavation ;
- La fondation ;
- La charpente ;
- La toiture ;
- Les portes et fenêtres ;
- Les systèmes mécaniques, électriques, de ventilation, de climatisation et de chauffage ;
- L’isolation ;
- La peinture ;
- Le revêtement de plancher ;
- Les moulures et autres finitions ;
- Les armoires et les comptoirs.
Parce que l’autoconstruction est une tâche d’envergure, il faut à tout prix connaître chacune des étapes qui vous attendent lors de la réalisation de votre projet. Cela vous permettra non seulement de vous préparer (mentalement et financièrement), mais également de savoir s’il s’agit réellement d’une entreprise qui vous convient.
8. L’investissement de temps
Comme nous l’avons mentionné dans le point précédent, l’autoconstruction nécessite de nombreuses étapes. Et cela implique un investissement de temps important. Aurez-vous assez de temps et surtout d’énergie à mettre pour la réalisation de votre projet ?
Dans la plupart des cas, attendez-vous à consacrer au moins une vingtaine d’heures par semaine à la gestion de votre autoconstruction. Il s’agit de l’équivalent d’un emploi à mi-temps que vous devrez endosser pendant plusieurs mois. Évidemment, plus vous voudrez que le travail avance rapidement, plus vous devrez investir de votre temps.
La construction de votre propriété s’échelonnera probablement sur un délai de six mois, mais il se peut que le chantier doive se poursuivre au-delà de cette période. Et si vous n’êtes pas pressé, notez que certaines institutions prêteuses pourraient allouer une durée maximale à votre projet d’autoconstruction. Vous devrez donc être en mesure de respecter l’échéancier.
9. La gestion du projet
En tant que gestionnaire principal du projet, vous aurez la tâche de vous assurer du bon déroulement de chacune des étapes, de la collaboration entre les différents spécialistes, du respect des délais, etc. Chaque décision que vous prendrez aura un impact sur l’échéancier du projet et le budget. Il s’agit d’une importante responsabilité !
Si vous ne vous sentez pas d’attaque pour gérer l’ensemble des tâches, sachez que vous pouvez engager quelqu’un pour occuper le poste de gestionnaire de projet à votre place. Vous devrez, une fois de plus, évaluer les avantages et les inconvénients d’une telle décision.
10. Les avantages fiscaux possibles
Saviez-vous que vous pourriez bénéficier d’un remboursement partiel des taxes pour votre projet d’autoconstruction ? Vous pourriez en effet recevoir un remboursement maximal de 36 % de la TPS payée et 50 % de la TVQ payée, jusqu’à l’équivalence de 6 300 $ pour la TPS et 9 975 $ pour la TVQ.
Même avec une excellente planification et une bonne équipe pour vous soutenir, l’autoconstruction demeure un projet complexe et bien plus exigeant que l’achat d’une maison déjà construite. Il s’agit toutefois d’une option intéressante pour ceux et celles qui, passionnés de construction, sont prêts à relever le défi.
Vous avez besoin d’un coup de pouce pour la planification de votre projet d’autoconstruction?
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