Qu’est-ce qu’un test d’infiltrométrie?

Les infiltrations d’air sont un problème courant dans la maison et souvent négligé. Pourtant, selon le Bureau de l’efficacité et de l’innovation énergétiques, elles peuvent représenter entre 25 % et 40 % des pertes de chaleur de votre demeure.

Pour cerner l’ampleur du problème dans votre maison et procéder à sa correction, il est indispensable d’effectuer une évaluation de la performance énergétique. C’est dans ce contexte qu’entre en jeu le test d’infiltrométrie.

Ce test est en effet fort utile pour évaluer l’étanchéité à l’air d’un bâtiment. Les programmes Novoclimat et Rénoclimat en ont d’ailleurs fait leur outil par excellence.

Envie d’en savoir plus? On vous donne un aperçu du procédé.

C’est quoi, un test d’infiltrométrie?

Le test d’infiltrométrie, aussi appelé test d’étanchéité à l’air, permet d’identifier les fuites et les infiltrations d’air d’un bâtiment. Concrètement, le procédé permet de mesurer, à l’aide d’un appareil, le nombre de changements d’air à l’heure dans l’espace testé, qu’il s’agisse d’un condo, d’une maison ou de tout autre type d’immeuble.

Ultimement, ce test est utilisé dans le but de corriger les endroits problématiques afin d’atteindre une meilleure étanchéité à l’air et, par le fait même, une plus grande performance énergétique. Il doit être réalisé par un professionnel en la matière.

Qu’est-ce qu’un infiltromètre?

L’infiltromètre est l’instrument qui est utilisé lors de la réalisation du test d’infiltrométrie. Il est constitué de trois composantes distinctes :

• Un ventilateur ;
• Une toile de nylon ;
• Un manomètre, c’est-à-dire un appareil de mesure de la pression.

Le ventilateur est installé dans la porte d’entrée principale — ouverte — de votre habitation. La toile de nylon, étanche, scelle l’ouverture. Le manomètre mesure finalement le débit d’air et la pression exercée sur la toile.

Photo : Wikimedia Commons (Experteditor2525)

Pourquoi faire un test d’infiltrométrie?

Réaliser un test d’infiltrométrie pour votre maison vous permet :

• D'identifier et réduire les fuites et les infiltrations d’air ;
• D'améliorer l’isolation et l’efficacité énergétique de votre demeure ;
• D'augmenter votre confort ;
• D'économiser sur vos factures de chauffage et d’électricité.

Comment se passe un test d’infiltrométrie?

Le procédé peut être décortiqué en quatre grandes étapes, soi :

1. La préparation du bâtiment et du matériel ;
2. L’activation du ventilateur ;
3. La prise de mesures ;
4. L’identification des fuites d’air.

1. Préparation du bâtiment et de l’équipement

Avant de débuter le test d’infiltrométrie, le technicien responsable prépare votre habitation et installe son matériel.

Il débute par fermer toutes les ouvertures extérieures : fenêtres, portes, trappes de ventilation, cheminée et toutes autres ouvertures. Il fait de même avec les accès des espaces non chauffés de la demeure : grenier, garage, vide sanitaire, etc.

À l’intérieur du bâtiment, les portes sont ouvertes pour permettre à l’air de circuler. Les chaudières sont éteintes pour des raisons de sécurité. Si la maison dispose d’un foyer, le propriétaire doit en avoir retiré les cendres.  

Seule la porte principale demeure ouverte, puisque c’est à cet endroit qu’est mis l’infiltromètre.

2. Activation du ventilateur

Un puissant ventilateur est installé dans la porte d’entrée à l’aide d’un cadre ajustable. Le tout est scellé avec une toile étanche.

Le professionnel démarre ensuite l’appareil, qui expulse l’air de l’intérieur vers l’extérieur et provoque une pression négative. Cette dépressurisation de l’intérieur force l’air extérieur à entrer dans le bâtiment par les ouvertures présentes dans l’enveloppe, aussi petites soient-elles.

Les infiltrations d’air créées sont évidemment beaucoup plus importantes que celles vécues au quotidien, ce qui permet de les repérer plus facilement.

3. Prise de mesures du manomètre

Pendant cette partie de l’évaluation, l’opérateur utilise un manomètre pour mesurer la différence de pression entre l’intérieur et l’extérieur du bâtiment et la quantité d’air qui circule.

Le taux d’étanchéité de l’enveloppe est alors calculé à partir de la relation entre la différence de pression, le débit d’air écoulé et le volume du bâtiment. Ce taux se mesure en changement d’air à l’heure à 50 Pascal (CAH50). Plus celui-ci est petit, meilleure est l’étanchéité du bâtiment.

4. Identification des zones problématiques

Une fois les mesures recueillies, le technicien fait le tour de la propriété afin d’identifier les endroits problématiques. Le ventilateur est alors encore en fonction.

Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour repérer les infiltrations.

• À la main : l’expert sent directement l’air qui passe ;
• Avec une poire à fumée : surtout utilisée pour les endroits difficiles d’accès ;
• Avec une caméra thermique : plus précise et plus efficace.

Une attention particulière est accordée aux principaux endroits susceptibles d’être une source de fuites d’air, tels que :

• Le pourtour des portes ;
• Les cadres de fenêtres ;
• Les prises de courant ;
• La cheminée ;
• Les jonctions des murs, solives de rive et fondation ;
• Le contour de la trappe d’accès au grenier ;
• L’ouverture vers le comble de toit.

Selon les résultats obtenus lors des observations, le professionnel proposera des solutions pour remédier aux fuites d’air.

Est-ce qu’un test d’étanchéité est obligatoire?

Un test d’infiltrométrie est requis par certains Codes de constructions d’autres provinces canadiennes, telles qu’en Colombie-Britannique, ainsi qu'aux États-Unis. Il n’est toutefois pas obligatoire en vertu du Code de construction du Québec.

Il demeure malgré tout un outil fort intéressant pour s’assurer de la bonne étanchéité d’un bâtiment et réduire le besoin de consommation d’énergie.

Quand le test doit-il être réalisé sur un bâtiment?

Réaliser un test d’infiltrométrie peut être bénéfique lors d’une nouvelle construction, mais également pour une maison déjà existante.

Dans le premier cas, il est particulièrement intéressant de le réaliser avant la pose du gypse d’une construction neuve. Dans le second cas, le test permettra de déterminer d’où proviennent les fuites et de les colmater.

L’infiltrométrie peut aussi être requise pour obtenir certaines subventions ou certains crédits d’impôt pour l’amélioration écoénergétique. On pense, par exemple, aux programmes Rénoclimat et Novoclimat, ainsi qu’à la certification LEED.

Combiner plusieurs tests pour une évaluation énergétique complète

Pour encore plus de précision et d’efficacité, il est possible de combiner le test d’infiltrométrie au procédé de thermographie infrarouge. L’utilisation d’une caméra thermique permet en effet de cibler plus facilement les infiltrations et les fuites d’air.

La méthode ne peut toutefois être employée que lorsque l’air extérieur est plus froid qu’à l’intérieur. L’appareil est alors en mesure de capter les points d’entrée de l’air frais. Lorsque la température intérieure et extérieure est la même, elle ne permet pas de révéler les points d’entrée de l’air et perd son utilité.

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