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26 juin 2025reading time icon10 min

Quand engager un recours contre un inspecteur en bâtiment?

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Katarina LacosteKatarina Lacoste
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Quand engager un recours contre un inspecteur en bâtiment?
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Faire inspecter une propriété avant de conclure l’achat est une étape essentielle du processus d’acquisition. L’inspection préachat permet de repérer les défauts visibles, d’évaluer l’état général du bâtiment et de mieux anticiper les réparations à venir. Elle vise avant tout à protéger l’acheteur contre les mauvaises surprises, une fois la transaction finalisée.

Or, même si cette démarche est fortement recommandée, elle ne garantit pas l’absence totale de problèmes. Il arrive qu’un vice important échappe à l’inspecteur ou que le rapport remis soit incomplet. Dans de tels cas, les conséquences peuvent être lourdes, tant sur le plan financier que sur celui de la sécurité. Faut-il y voir une erreur isolée ou une véritable faute professionnelle ? Quels sont vos recours contre l’inspecteur en bâtiment si un défaut majeur se manifeste après l’achat ? Et comment déterminer si l’inspecteur a vraiment manqué à ses obligations ?

Qu’est-ce qu’une faute professionnelle chez un inspecteur en bâtiment ?

L’inspection préachat est une étape incontournable dans l’achat d’une propriété au Québec. Elle a pour objectif principal d’identifier les défauts d’un bâtiment avant la signature de l’acte de vente. Toutefois, même un inspecteur en bâtiment expérimenté n’est pas à l’abri d’une erreur. Lorsqu’un manquement dépasse le simple oubli ou la négligence mineure, il peut être considéré comme une faute professionnelle.

Une faute de cette nature se distingue par sa gravité. Il ne s’agit pas d’une erreur sans conséquence, mais d’un comportement qui s’écarte des normes attendues d’un professionnel qualifié. Cela peut inclure un manque de diligence, de compétence ou de prudence dans l’exercice de ses fonctions. En d’autres mots, c’est le non-respect des obligations générales et fondamentales associées à son rôle.

Parmi les situations fréquemment considérées comme des fautes professionnelles, on retrouve notamment :

  • La non-détection d’un vice majeur visible à l’œil nu, comme une infiltration d’eau dans l’immeuble, une fissure dans la structure ou un système électrique défectueux ;
  • L’omission de risques évidents dans le rapport, comme la présence de moisissures et de traces d’amiante ou encore des indices visibles indiquant une infestation ou une contamination ;
  • Une inspection réalisée de manière bâclée ou selon une méthode inadéquate, en négligeant des zones accessibles ou des vérifications de base.

Ces comportements peuvent causer un préjudice réel à l’acheteur, allant de dépenses imprévues à des problèmes de sécurité. Toutefois, il est important de faire la distinction entre une faute grave et une erreur mineure. Une approximation sur la durée de vie d’un composant ou l’oubli d’un défaut esthétique sans impact fonctionnel ne constitue pas nécessairement une faute professionnelle.

Pour qu’un recours soit envisageable, il faut démontrer que l’inspecteur a agi en deçà des standards de sa profession et que cette négligence a causé un dommage important.

Signature de documents

Étapes à suivre : quels sont les recours possibles contre un inspecteur en bâtiment qui n’a pas décelé un vice caché ?

Découvrir un vice majeur après l’achat d’une propriété, malgré une inspection préachat, est une situation qui peut susciter beaucoup d’inquiétude. Plusieurs nouveaux propriétaires se sentent alors démunis et ne savent pas vers qui se tourner. Heureusement, différents recours existent pour faire valoir vos droits. Voici les principales étapes à suivre dans un tel contexte.

1. Vérifier le statut professionnel de l’inspecteur

Avant de prendre toute mesure formelle, il est essentiel de bien comprendre dans quel cadre professionnel l’inspecteur exerce. Cette étape permet de mieux identifier les recours possibles et d’évaluer les responsabilités en jeu.

  • Fait-il partie d’une association ou d’un ordre reconnus ?

Un inspecteur membre de l’AIBQ, d’InterNACHI Québec, de l’ACII ou inscrit à l’Ordre des technologues professionnels du Québec (OTPQ) est tenu de respecter un code de déontologie, des normes de pratique et peut faire l’objet de sanctions disciplinaires en cas de manquement.

  • Détient-il une assurance responsabilité professionnelle (erreurs et omissions) ?

Cette assurance est essentielle : elle vise à protéger le client en cas de faute avérée. En son absence, les démarches peuvent s’avérer plus longues et complexes.

  • A-t-on vérifié ses attestations avant l’inspection ?

Bien que cette vérification soit idéale avant la visite, elle peut toujours être faite après coup. Il est légitime de demander au professionnel une preuve de son adhésion et de son assurance, surtout en cas de litige.

2. Documenter les faits

Dès l’apparition d’un problème, il est important de rassembler tous les éléments de preuve disponibles. Cela comprend le rapport d’inspection, les échanges par courriel, les photographies prises avant ou après la transaction, ainsi que toute facture ou expertise obtenue par la suite.

Il est également recommandé de faire appel à un second inspecteur ou à un expert spécialisé pour obtenir une évaluation indépendante. Une contre-expertise bien documentée peut s’avérer cruciale pour la préparation de votre dossier afin de démontrer qu’un manquement de la part de l’inspecteur a eu des conséquences réelles.

Un dossier complet et structuré dès le départ augmente considérablement les chances d’obtenir un règlement, que ce soit à l’amiable ou devant les tribunaux.

3. Contacter l’inspecteur pour obtenir des explications

Avant de lancer une procédure officielle, il est préférable de communiquer directement avec l’inspecteur concerné. Présentez-lui les faits clairement, joignez les documents pertinents et donnez-lui la possibilité de répondre.

Il se peut que l’omission ait été involontaire. Dans la plupart des cas, l’inspecteur sera ouvert à reconnaître son erreur et à proposer une compensation. Une telle approche peut souvent permettre de régler la situation rapidement, sans passer par un processus juridique. Les tribunaux au Québec favorisent d’ailleurs les règlements à l’amiable.

Signature d'un contrat

4. Déposer une plainte officielle

Si aucune entente ne peut être conclue, ou si la faute semble sérieuse, il est possible de déposer une plainte auprès de l’organisme d’affiliation de l’inspecteur. Cette démarche de dénonciation déclenche alors une enquête formelle. Les principales instances concernées sont :

  • L’Association des inspecteurs en bâtiments du Québec (AIBQ) ;
  • InterNACHI Québec ;
  • L’Ordre des technologues professionnels du Québec (OTPQ) ;
  • L’Association canadienne des inspecteurs immobiliers (ACII).

Ces organismes peuvent enquêter sur les faits, recommander des correctifs ou imposer des sanctions disciplinaires. Cette démarche permet également de sensibiliser l’organisation à faire les ajustements nécessaires à des pratiques problématiques et d’éviter qu’un tel manquement se reproduise auprès d’un autre client.

5. Réclamer via l’assurance responsabilité professionnelle

Lorsqu’une faute entraîne des conséquences financières, il est possible d’effectuer une réclamation auprès de la compagnie d’assurance de l’inspecteur. Ce recours vise à obtenir une indemnisation pour les coûts engagés ou la perte de valeur de la propriété. La démarche consiste à :

  • Transmettre un avis de réclamation formel à l’assureur ;
  • Joindre tous les documents pertinents, incluant le rapport d’inspection, la contre-expertise, les photos et les factures ;
  • Respecter les délais prévus dans la police d’assurance.

Si la réclamation est jugée fondée, une indemnisation peut être accordée selon l’étendue des dommages subis.

6. Entamer une poursuite civile

En l’absence de règlement, ou si la réclamation auprès de l’assureur échoue, il reste possible d’intenter une procédure judiciaire contre l’inspecteur.

Lorsque le montant du litige est inférieur à 15 000 $, la Division des petites créances de la Cour du Québec est compétente. Au-delà de ce seuil, une procédure civile traditionnelle s’impose. Dans un tel cas, vous devrez engager les services d’un avocat spécialisé en droit immobilier. Pour que la poursuite soit recevable, il faudra démontrer trois éléments :

  • L’existence d’une faute ou d’une négligence de la part de l’inspecteur ;
  • Un dommage réel, chiffré et documenté ;
  • Un lien de causalité entre la faute et le préjudice subi.

Poignée de main

Mesures préventives pour éviter les mauvaises surprises

Même si des recours sont possibles en cas de fautes, il est toujours préférable d’éviter d’avoir à s’en prévaloir. En matière d’inspection préachat, certaines précautions simples peuvent faire une réelle différence et réduire considérablement les risques de découvertes inattendues après l’acquisition d’une propriété.

1. Bien choisir son inspecteur

Le choix de l’inspecteur est une décision cruciale qui ne devrait jamais reposer uniquement sur le prix. Il est recommandé de privilégier un professionnel affilié à une association reconnue, comme l’AIBQ, InterNACHI Québec, l’ACII ou l’OTPQ. Ces organismes imposent des normes strictes de pratique et de formation continue.

La formation et les certifications à jour sont également un bon indicateur du sérieux de l’inspecteur. Un professionnel qui cumule plusieurs années d’expérience possède souvent une meilleure capacité à repérer les anomalies et à en évaluer la portée. Il est également conseillé de consulter les avis en ligne, de demander des références ou de vous informer auprès d’un courtier immobilier de confiance.

2. Demander une preuve d’assurance responsabilité

Avant même la visite, il est tout à fait pertinent de demander à l’inspecteur une preuve de son assurance responsabilité professionnelle (erreurs et omissions). Ce document, trop souvent négligé, peut pourtant faire toute la différence en cas de litige.

Le professionnel devrait être en mesure de vous fournir le nom de sa compagnie d’assurance, son numéro de police ainsi que la période de validité de sa couverture. Refuser de faire affaire avec un inspecteur non assuré est, non seulement, justifié, mais également très responsable.

3. Lire attentivement le rapport d’inspection

Une fois l’inspection terminée, il est essentiel de lire le rapport dans son intégralité. Chaque section mérite votre attention, en particulier celles où sont mentionnées des déficiences, même mineures, ou des recommandations de vérifications supplémentaires. Portez aussi attention aux limites de l’inspection, c’est-à-dire les éléments que l’inspecteur n’a pas pu examiner en raison de l’accès, de la météo ou d’autres contraintes.

En cas de doute, n’hésitez pas à poser des questions. Un bon inspecteur en bâtiment prendra le temps de clarifier ses observations et de répondre à vos préoccupations de façon transparente.

Quelles sont les conséquences d’un rapport d’inspection de mauvaise qualité ?

Un rapport d’inspection de mauvaise qualité peut avoir des conséquences sérieuses. Des défauts importants peuvent passer inaperçus, entraînant des travaux urgents imprévus et coûteux après l’achat. Cela peut aussi nuire à votre capacité de négocier le prix ou les conditions de vente. 

Dans certains cas, un rapport négligé peut même mener à des recours légaux, notamment si des vices importants ont été omis. Un bon rapport est donc essentiel pour prendre une décision éclairée et éviter les mauvaises surprises.

4. Ne pas se fier uniquement au rapport

Le rapport d’inspection est un outil précieux, mais il ne doit pas remplacer votre propre jugement. Si possible, accompagnez l’inspecteur lors de la visite. Cela vous permettra de mieux visualiser les constats et de poser des questions en temps réel.

Faites également vos propres observations. Certains indices, comme une odeur d’humidité, des bruits inhabituels ou des sensations de courant d’air, peuvent échapper à l’inspecteur s’ils ne se manifestent pas au moment de sa visite. Votre vigilance personnelle, en tant qu’acheteur, reste un complément important à l’expertise professionnelle.

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