L’assurance habitation ne sert pas uniquement à vous indemniser en cas de sinistre. Son rôle commence bien avant, dès l’analyse du risque associé à votre propriété. Cette évaluation initiale est cruciale, car elle détermine les protections offertes, les exclusions possibles et surtout le montant de votre prime.
Certains éléments propres à une habitation peuvent en effet faire grimper le niveau de risque perçu par les assureurs. Un système de chauffage au bois, un réservoir de mazout ou encore une location à court terme sont des facteurs qui peuvent soulever des drapeaux rouges lors de la souscription.
Dans cet article, découvrez 6 situations résidentielles fréquemment jugées sensibles par les assureurs québécois, qui peuvent avoir un impact concret sur votre couverture d’assurance habitation, voire, dans certains cas, compromettre votre admissibilité.
Est-il obligatoire d’avoir une assurance habitation au Québec ?
Au Québec, rien ne vous oblige légalement à souscrire une assurance habitation… sauf si vous contractez une hypothèque. En effet, la plupart des institutions financières exigent une preuve d’assurance valide avant d’approuver le prêt. Leur objectif est simple : protéger leur garantie. Si votre propriété subit un sinistre important, ils veulent s’assurer que sa valeur sera préservée.
Toutefois, même sans obligation liée à un prêt, une assurance habitation reste vivement recommandée. Elle couvre vos biens, votre maison et surtout votre responsabilité civile. En son absence, un incident comme un incendie, un dégât d’eau ou un vol peut entraîner des pertes financières majeures difficilement récupérables.
Quel est le prix moyen d’une assurance habitation au Québec ?
Au Québec, le coût d’une assurance habitation varie selon plusieurs critères : le type de propriété, son emplacement, son usage et, bien sûr, votre profil d’assuré. En moyenne, il faut prévoir :
- Entre 850 $ et 1 200 $ par année pour une maison unifamiliale ;
- Entre 400 $ et 700 $ pour un condo.
Toutefois, ces montants sont donnés à titre informatif. Ils peuvent fluctuer en fonction des protections sélectionnées, de la franchise choisie, de vos antécédents de réclamations ou encore de l’assureur lui-même. Une même maison peut ainsi faire l’objet de soumissions très différentes d’une compagnie à l’autre. C’est pourquoi il est toujours recommandé de comparer plusieurs offres avant de signer.
Pourquoi les primes de l’assurance de ma maison augmentent-elles ?
Une hausse de prime n’est pas toujours le reflet d’un changement dans votre comportement ou d’une pénalité imposée par votre assureur. Le plus souvent, elle résulte d’une réévaluation du risque ou d’un ajustement aux réalités du marché de l’assurance. Voici les raisons les plus courantes derrière une augmentation :
- Le coût de reconstruction est en hausse, notamment à cause de l’augmentation du prix des matériaux et de la main-d’œuvre dans le secteur de la construction.
- La fréquence des sinistres s’est intensifiée au Québec, en particulier les dégâts d’eau et les phénomènes climatiques extrêmes.
- L’indexation automatique des protections ou l’ajout de garanties lors du renouvellement de votre contrat peut aussi faire grimper la facture.
- Des modifications apportées à votre propriété, comme l’installation d’un poêle à bois, d’un spa ou d’une piscine, augmentent le niveau de risque couvert.
6 risques résidentiels que votre compagnie d’assurance regarde de près
Chaque propriété possède ses particularités, mais certaines caractéristiques font rapidement sourciller les assureurs lors de l’évaluation initiale du risque. Qu’il s’agisse de sécurité, d’entretien ou d’usage des lieux, ces éléments peuvent faire grimper votre prime, limiter certaines protections ou, dans les cas extrêmes, mener à un refus de couverture.
Voici 6 situations résidentielles fréquemment jugées à risque au Québec, qui peuvent influencer concrètement les conditions de votre contrat d’assurance habitation.
1. Piscine ou spa résidentiel : un plaisir qui vient avec des obligations
Avoir une piscine ou un spa dans sa cour peut sembler anodin, mais pour les assureurs, c’est un facteur de risque non négligeable. Ces installations augmentent le risque de noyade, de blessure ou de dommages matériels. Une simple chute ou un bris d’équipement peut suffire à engager votre responsabilité civile, notamment si un tiers est impliqué. Résultat : votre prime d’assurance habitation peut être majorée ou des protections spécifiques peuvent être ajoutées à votre contrat.
Ce que les propriétaires de piscine doivent savoir
Depuis juillet 2021, une réglementation provinciale encadre plus strictement les piscines résidentielles. Elle impose, entre autres, l’installation d’une clôture d’au moins 1,2 mètre de hauteur, munie d’un portillon à fermeture et verrouillage automatique. Initialement, ces normes visaient uniquement les nouvelles installations, mais à compter de l’automne 2026, elles s’appliqueront à toutes les piscines, peu importe leur date d’aménagement.
Il est donc non seulement essentiel de déclarer la présence d’une piscine ou d’un spa à votre assureur. Et surtout, assurez-vous que l’installation est conforme aux normes en vigueur. Une omission ou une non-conformité pourrait compromettre votre couverture en cas d’incident.
2. Chauffage au bois : un charme à déclarer
Les poêles à bois et les foyers traditionnels séduisent par leur ambiance chaleureuse, mais ils demeurent des sources de risque importantes aux yeux des assureurs. Leur présence peut entraîner une hausse de prime, ou nécessiter des conditions particulières de couverture.
Le risque principal ? Les incendies résidentiels. Une mauvaise installation, un entretien négligé ou l’accumulation de créosote dans la cheminée peut suffire à causer un sinistre. Une distance inadéquate entre l’appareil et les matériaux combustibles, ou l’absence de pare-étincelles, sont également des éléments critiques dans l’évaluation du risque.
Dans ce sens, certains assureurs peuvent exiger une inspection professionnelle pour vérifier la conformité des installations aux normes en vigueur. Si vous possédez un poêle à bois, même si l’appareil est utilisé de façon occasionnelle, déclarez-le à votre assureur et assurez-vous qu’il est inspecté régulièrement. Toute non-conformité ou omission pourrait vous créer bien des soucis en cas d’incendie.
3. Vivre près de l’eau : quand la nature influence vos protections
Au Québec, les dégâts d’eau comptent parmi les réclamations les plus fréquentes en assurance habitation. Crues printanières, fortes pluies, débordements, refoulements d’égout… les causes sont nombreuses. Et lorsqu’une propriété est située près d’un plan d’eau, le risque d’inondation est automatiquement considéré comme plus élevé par les assureurs. Ce facteur géographique peut entraîner une prime majorée, des protections limitées ou même un refus de couverture dans certains cas.
Ce que dit le contexte québécois
Il est important de noter que cette réalité est appelée à prendre encore plus d’ampleur, puisque les zones inondables sont en cours de réévaluation partout au Québec. Certaines propriétés, auparavant jugées sécuritaires, peuvent désormais être reclassées à risque. Ces changements pourraient avoir un impact direct sur les conditions de souscription ou de renouvellement de votre police d’assurance.
Avez-vous besoin d’un avenant spécifique pour les dégâts d’eau ?
Examinez attentivement les protections incluses dans votre contrat, surtout en matière de dégâts d’eau. De nombreuses garanties, comme les infiltrations au sous-sol, les débordements de nappe phréatique ou le refoulement d’égout, ne sont pas toujours comprises dans la couverture de base. Un avenant spécifique peut être nécessaire pour une protection adéquate.
4. Propriété locative : un changement qui redéfinit votre contrat
Louer une propriété, que ce soit à long terme ou à court terme sur une plateforme comme Airbnb, change complètement la nature du risque aux yeux des assureurs. Contrairement à une occupation par le propriétaire, la présence de locataires, parfois nombreux et inconnus, augmente les chances de dommages matériels, de sinistres ou de comportements imprévus. C’est particulièrement vrai en cas de rotation fréquente, où l’assurance considère qu’il y a moins de stabilité, donc plus d’incertitude et de risque.
Une information qui doit être déclarée
Dès qu’un bien est utilisé à des fins locatives, cette information doit être déclarée sans exception. Même quelques locations occasionnelles ou une omission involontaire peuvent entraîner le refus d’une réclamation.
Dans bien des cas, une police d’assurance standard ne suffit pas. Il faut souscrire un produit d’assurance adaptée à la location ou ajouter des avenants spécifiques. Certains assureurs peuvent aussi imposer des conditions supplémentaires, comme l’installation de dispositifs de sécurité ou la limitation du nombre de jours de location autorisés par année.
5. Domicile inoccupé : un risque souvent négligé
Qu’il s’agisse d’un chalet saisonnier, d’une maison en attente de revente ou d’une propriété rarement habitée, le simple fait qu’un logement soit laissé vide pendant une longue période soulève des inquiétudes chez les assureurs. Sans présence régulière, des sinistres comme un dégât d’eau, le gel des conduites ou des actes de vandalisme peuvent passer inaperçus pendant des jours, voire des semaines, aggravant les dommages et augmentant les coûts d’indemnisation.
Un enjeu particulièrement marqué en hiver
L’inoccupation prolongée est perçue comme un facteur de risque aggravant, surtout durant la saison hivernale. En l’absence de surveillance, les conséquences d’un sinistre peuvent rapidement s’aggraver. Pour limiter les risques, certains assureurs peuvent exiger :
- Des visites régulières de la propriété ;
- L’arrêt ou la vidange du système de plomberie ;
- Le maintien d’une température minimale à l’intérieur du bâtiment.
Si votre propriété est inoccupée pendant une période prolongée, il est essentiel d’en informer votre assureur. Cela vous garantira une couverture adéquate et vous évitera bien des mauvaises surprises en cas de sinistre.
6. Activité commerciale : un usage hybride à bien encadrer
Utiliser une partie de sa résidence pour offrir un service, qu’il s’agisse d’un bureau à domicile, d’une garderie ou d’un espace ouvert au public, n’est jamais anodin aux yeux des assureurs. Même si l’activité semble discrète ou peu fréquente, elle modifie le type de risque couvert par votre assurance habitation.
Risques d’exclusion en cas de non-déclaration
Si l’usage commercial de la propriété n’est pas déclaré à l’assureur, certaines protections prévues dans la police habitation peuvent s’annuler. Par exemple, un sinistre survenu dans une pièce utilisée à des fins professionnelles pourrait ne pas être indemnisé, même si le reste de la maison est couvert.
Dans certains cas, l’assureur peut exiger l’ajout d’un avenant spécifique, voire la souscription d’une police distincte selon la nature et l’ampleur de l’activité. Avant de lancer un projet à domicile, informez toujours votre assureur de l’activité envisagée. Cela vous permettra d’obtenir une protection adaptée, d’éviter toute zone grise et de continuer vos activités l’esprit tranquille.
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