Le marché immobilier évolue constamment. Pour obtenir un portrait du marché de l’habitation au Québec, l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ) publie chaque mois ses observations, établies selon la base de données de Centris.
Penchons-nous aujourd’hui sur les plus récentes statistiques du marché immobilier résidentiel pour le mois de juillet 2024, pour les régions de Montréal et de Québec. Celles-ci démontrent le dynamisme de l’activité immobilière, pour des raisons toutefois bien différentes.
Vers un retour de l’équilibre du marché immobilier à Montréal
Après un niveau d’activité plus faible que bien d’autres secteurs au cours des trois dernières années, l’île de Montréal a renoué en juillet avec une performance prépandémique. Elle a même enregistré le 4e meilleur mois de juillet depuis les 25 dernières années au cours desquelles les données ont été compilé par le système Centris.
L’APCIQ estime qu’il s’agit là de la confirmation que l’exode vers les autres régions du Québec tirerait à sa fin, malgré les prix élevés du secteur. Ce regain d’activité serait également dû à l’arrivée de plusieurs ressortissants étrangers et aux baisses du taux directeur.
Bien que les conditions du marché demeurent encore à l’avantage des vendeurs, elles s’approchent de plus en plus de l’équilibre dans la RMR de Montréal. C’est encore plus vrai dans la métropole, où l’équilibre est presque atteint, ce qui contribue à stabiliser les prix et à rendre le marché plus fluide.
Hausse du nombre de ventes
Le mois de juillet a connu une hausse du nombre de ventes résidentielles dans l’ensemble des secteurs de la grande région de Montréal.
Saint-Jean-sur-Richelieu (+25 %) et Vaudreuil-Soulanges (+ 21 %) se sont particulièrement démarqués, suivi par les secteurs de Laval (+14 %), de la Rive-Nord de Montréal (+13 %), de l’Île de Montréal (+11 %) et de la Rive-Sud de Montréal (+8 %).
L’ensemble des ventes sur le territoire s’est ainsi chiffré à 3 439, une augmentation de 12 % par rapport à la même période l’an dernier. Il s’agit d’un niveau d’activité légèrement supérieur à la moyenne enregistrée pour ce mois de l’année.
Voici, de façon plus détaillée, le nombre de transactions enregistrées pour chaque catégorie de propriété :
- Unifamiliale : 1 765 ventes (+8 %) ;
- Copropriété : 1 350 ventes (+20 %) ;
- Plex : 321 ventes (+3 %).
Les copropriétés ont ainsi été la catégorie de propriété ayant subi la plus forte hausse en termes de vente d’une année à l’autre.
Croissance des prix
En ce qui concerne le prix médian des habitations, celui-ci a légèrement augmenté par rapport à juillet 2023.
- Les unifamiliales se sont établies à 585 000 $ (+6 %) ;
- Les copropriétés ont atteint 411 000 $ (+4 %) ;
- Les plex ont transigé à 755 000 $ (+3 %).
Les prix sont toutefois demeurés stables par rapport à juin 2024, montrant que le marché se stabilise d’un mois à l’autre.
Inscriptions en hausse
Alors que les années précédentes ont été marqué par un inventaire historiquement faible, le nombre d’inscriptions a continué de progresser de façon soutenue dans la RMR de Montréal au cours de l’été. Le mois de juillet a ainsi connu une hausse de 22 % des propriétés mises sur le marché par rapport à la même période l’an dernier.
Cette hausse des inscriptions concerne d’ailleurs toutes les catégories de propriété. L’augmentation de l’offre bénéfice nécessairement les acheteurs à la recherche de leur prochaine demeure et contribue à rétablir l’équilibre sur le marché de la grande région de Montréal.
Il faut tout de même préciser que le niveau d’inventaire demeure légèrement inférieur à la moyenne historique enregistrée pour cette période de l’année.
Délai de vente légèrement plus long
Autre constatation pour le marché montréalais : le délai de vente s’est légèrement allongé pour toutes les catégories de propriété.
Le délai de transaction moyen pour une unifamiliale est passé de 46 à 52 jours, soit 7 jours de plus qu’à pareil date l’an dernier. Les plex et les copropriétés ont quant à elles vu leur délai s’allonger de 3 jours, passant respectivement de 71 à 74 jours et de 56 à 59 jours.
Tout cela laisse croire que la surchauffe immobilière est bel et bien terminée dans cette région.
Un marché toujours à contre-courant à Québec
Dans la région de Québec, la situation est tout autre. Plutôt que de ralentir, le marché continu d’être à contre-courant et de se maintenir à un haut niveau d’activité. Il ne semble d’ailleurs avoir nullement été affecté par la hausse des taux d’intérêt des derniers mois, contrairement à la majorité des autres marchés de la province.
Sur fonds de forte croissance et de surchauffe, les prix atteignent de nouveaux sommets, et ce, dans toutes les catégories de propriété. Les conditions du marché immobilier de la région demeurent ainsi fortement à l’avantage des vendeurs.
Hausse de l’activité transactionnelle
La RMR de Québec a enregistré son second plus haut niveau en 25 ans en matière de nombre de ventes pour un mois de juillet. Ce sont particulièrement les copropriétés qui ont participé à ce haut niveau d’activité. Celles-ci ont effectivement frôlé le sommet de ventes qui avait été atteint pendant la pandémie, en 2020.
Le nombre de transactions enregistrées pour chaque catégorie de propriété a été le suivant :
- Unifamiliale : 399 ventes (-5 %) ;
- Copropriété : 210 (+15 %) ;
- Plex : 58 (+32 %).
L’ensemble des ventes résidentielles sur le territoire pour le mois de juillet 2024 se chiffrait donc à 667, soit une augmentation globale de 3 % ou de 21 transactions par rapport à l’année dernière.
Baisse de l’inventaire
L’engouement effréné des acheteurs se traduit par un faible niveau d’inventaire de propriétés. Le nombre d’habitations sur le marché a du mal à répondre à la demande et ne cesse de diminuer.
De juillet 2023 à juillet 2024, le nombre d’inscriptions en vigueur a ainsi chuté de 11 % pour l’ensemble des catégories. Plus spécifiquement, les unifamiliales ont connues la baisse la plus importante (-13 %), suivi par les copropriétés (- 12 %) et les plex (-2 %).
Cette situation favorise les situations de surenchère et contribue à faire bondir les prix.
Forte augmentation des prix
Dans la région de Québec, l’ensemble des prix médians sont à la hausse par rapport à l’an dernier.
- Le prix des unifamiliales a atteint 375 000 $ (+7 %) ;
- Les copropriétés se sont établies à 282 000 $ (+15 %) ;
- Les plex ont atteint 437 750 $ (+15 %).
Les délais de vente ont quant à eux diminué, passant de 50 à 44 jours pour une unifamiliale (- 6 jours), de 55 à 54 jours pour les copropriétés (-1 jour) et de 65 à 45 jours pour les plex (-20 jours).
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