L'année 2025 s'amorce. Avec elle, vous avez peut-être pris de nouvelles résolutions, dont celle de vendre votre maison. Si c'est le cas, vous voudrez certainement vous assurer que les mois à venir seront propices à la réalisation de votre projet avant d'aller de l'avant.
Devriez-vous vendre votre maison en 2025? Pour vous permettre de prendre une décision éclairée, on vous dévoile les tendances à surveiller pour l'année, en plus d'un retour sur les événements marquants de 2024.
2024 : une année de transition pour le marché immobilier québécois
Après une année 2023 plutôt morose, marquée par une hausse majeure des taux hypothécaires et des reculs records des mises en chantier, l'année 2024 a été beaucoup plus clémente. Débutant dans un contexte de stabilisation, elle a rapidement connu un regain d'activité sur le marché.
Baisse des taux d'intérêt après une période de stabilisation
La seconde moitié de 2024 a été fortement marquée par la baisse du taux directeur de la Banque du Canada. Après avoir augmenté à 5 % en juillet 2023, celui-ci est demeuré à son niveau le plus élevé pendant plusieurs mois, provoquant un ralentissement des transactions immobilières dans plusieurs régions du Québec.
Il a finalement amorcé une diminution tant attendue en début juin 2024. Cinq baisses consécutives ont ainsi eu lieu au cours de l'année pour atteindre, en décembre, le taux cible de 3,25 %.
Ces multiples diminutions du taux directeur se sont rapidement fait sentir sur le marché hypothécaire. Plusieurs institutions financières ont abaissé leur taux d'intérêt, ce qui a eu pour effet de redonner confiance aux acheteurs et de stimuler les ventes.
Retour en force des ventes
L'année 2024 a connu une reprise notable des ventes de propriétés résidentielles comparativement à l'année précédente. Après un début un peu plus calme, les transactions immobilières ont rapidement repris de la vigueur. Les derniers mois de l'année ont d'ailleurs été parmi les plus dynamiques enregistrés pour cette période.
En effet, pour les mois d'octobre et novembre 2024, l'Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ) a observé une hausse de 44 % de l'activité transactionnelle pour la RMR de Montréal au mois d'octobre 2024 par rapport à l'année précédente et de 47 % en novembre.
Un phénomène semblable s'est aussi produit pour la RMR de Québec, qui a enregistré une augmentation de 23 % en octobre et de 46 % en novembre par rapport aux mêmes périodes l'an dernier.
Les prix toujours à la hausse
Malgré une demande légèrement plus faible en début d'année, le prix médian des propriétés, toutes catégories confondues, a continué d'augmenter, stimulé par l'offre limitée et le contexte économique.
Au cours du troisième trimestre de 2024, le prix médian des maisons unifamiliales a ainsi augmenté de 7 % à l'échelle de la province d'une année à l'autre, pour s'établir à 448 550 $. Le coût des copropriétés et des plex s'est quant à lui apprécié de 4 % et de 10 % pour la même période, pour s'élever respectivement à 379 250 $ et 583 000 $.
La région de Québec a d'ailleurs été l'une des plus affectées par l'augmentation des prix, en raison de la surchauffe du marché local. Le prix médian d'une unifamiliale a ainsi dépassé les 400 000 $ pour un deuxième mois consécutif en novembre 2024 pour s'établir à 406 000 $. Il s'agit d'une croissance marquée de 12 % par rapport à novembre 2023.
Légère augmentation des propriétés sur le marché
L'année 2024 a également été marquée par une augmentation de l'inventaire de propriétés disponibles sur le marché par rapport aux années précédentes. L'APCIQ a en effet enregistré un total de 36 824 inscriptions en vigueur au Québec au cours du troisième trimestre, soit une augmentation de 17 % par rapport à la même période en 2023.
Il faut toutefois noter qu'il s'agit encore d'un niveau bien en deçà de la moyenne historique.
Est-ce que 2025 sera une année favorable pour les vendeurs?
Les tendances et prévisions actuelles concernant le marché immobilier québécois annoncent pour 2025 une année prometteuse pour les vendeurs. Bien qu'ils n'auront pas un avantage aussi significatif que lors des années de pandémie, plusieurs facteurs pourraient bien jouer en leur faveur.
Retour de la demande et des acheteurs sur le marché
Stimulés par les diminutions des taux d'intérêt, les acheteurs ont repris d'assaut le marché immobilier. Ceux qui retardaient leur projet d'achat en attente de conditions favorables sont maintenant prêts à passer à l'acte.
Si les tendances actuelles se maintiennent, le niveau d'activité pourrait continuer de croitre, entrainant une compétitivité accrue des acheteurs sur le marché. Les propriétaires qui mettront en vente leur maison devraient donc être en mesure de recevoir plusieurs offres intéressantes pour leur propriété, dans un délai plus que raisonnable.
Notez toutefois que le niveau de transaction ne devrait pas atteindre la surchauffe des années de la pandémie, qui étaient véritablement un cas exceptionnel.
Hausse des prix en vue
On peut affirmer avec certitude que le prix des propriétés continuera d'augmenter en 2025, notamment en raison des différents facteurs sociaux et économiques qui stimulent cette tendance :
- Demande accrue ;
- Baisse des taux d'intérêt ;
- Inventaire toujours limité ;
- Marché locatif surchargé et dispendieux ;
- Etc.
Selon certains, le prix des maisons pourrait même cette année rattraper les sommets qui avaient été atteints en 2022 et atteindre de nouveaux records dès l'an prochain.
Cette affirmation est toutefois à nuancer, car les points de vue sur la question divergent. Dans ces prévisions, l'agence Royal LePage estime que le prix des habitations pourrait connaitre une hausse de 7 % dans la province, alors que Proprio Direct estime plutôt que l'augmentation se limitera à 3 %.
Bien qu'il soit impossible de prédire avec certitude ce que l'avenir réserve, 2025 sera certainement une année intéressante pour obtenir un bon prix de vente pour votre maison.
Inventaire accru, mais toujours limité
L'accroissement du nombre de nouvelles inscriptions noté en 2024 pourrait se poursuivre au cours de la prochaine année. Cette tendance pourrait notamment être accentuée par les nombreux renouvellements hypothécaires prévus au cours des prochains mois.
Si l'inventaire continuait effectivement d'augmenter, les vendeurs seraient confrontés à davantage de concurrence. Selon les conditions du marché immobilier local, ils pourraient donc devoir ajuster leur stratégie de mise en marché pour se démarquer des autres propriétés semblables.
De façon générale, le contexte demeurera tout de même en faveur des vendeurs, l'inventaire demeurant en dessous des seuils d'un marché équilibré.
Renouvellements hypothécaires : une cause à surveiller
Selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), 85 % des emprunteurs canadiens qui doivent renouveler leur prêt cette année avaient souscrit leur hypothèque à moindre taux, au moment où le taux directeur était égal ou inférieur à 1 %. La plupart de ces renouvellements s'effectueront donc à taux beaucoup plus élevés que lors de la période précédente.
Considérant la hausse des mauvaises créances observée lors des derniers mois, cela pourrait entrainer des difficultés financières chez plusieurs ménages qui peinent déjà à joindre les deux bouts. S'ils sont incapables d'assumer davantage de responsabilités financières, certains pourraient ainsi se voir forcer de mettre leur maison en vente, augmentant le nombre de propriétés disponibles sur le marché.
Davantage d'imposition sur le gain en capital lors de la vente
Entrée en vigueur en juin 2024, la hausse de l'imposition sur le gain en capital pourrait freiner les propriétaires souhaitant vendre une propriété n'étant pas considérée comme leur résidence principale.
Jusqu'alors imposé à 50 %, le gain en capital est dorénavant imposé à 66,67 % pour tous les profits surpassant 250 000 $. Un propriétaire décidant de vendre une maison, un chalet ou un immeuble à revenu dont la valeur a considérablement augmenté depuis son achat verra ainsi une plus grande partie de son profit soumise à l'impôt.
Cette situation pourrait inciter certains propriétaires à reconsidérer leur projet de vente ou à chercher des stratégies pour minimiser l'impact fiscal.
Les résidences principales sont toutefois exemptées de cette imposition, ce qui n'entraine aucune pénalité financière lors de la vente.
Les avantages de vendre sa maison cette année
L'année 2025 est un moment propice pour réaliser votre projet de vente, entre autres pour ces raisons :
- Un marché toujours favorable aux vendeurs : malgré une légère augmentation de l'inventaire, l’offre reste insuffisante pour répondre à la demande, ce qui demeure à l'avantage des vendeurs.
- Maximiser les profits : les prévisions de croissance des prix sont une bonne occasion de vendre votre propriété à meilleur prix, surtout si elle est située dans une région en forte demande.
- Acheteurs motivés : les baisses de taux d’intérêt stimulent les acheteurs, qui sont nombreux à vouloir conclure une transaction avant que le marché ne se resserre à nouveau.
- Marché locatif peu attrayant : avec la hausse des loyers et la rareté des logements, devenir propriétaire pourrait s'avérer plus alléchant pour certains ménages, augmentant ainsi la demande pour les propriétés à vendre.
Pour quelles raisons devriez-vous retarder votre projet?
Les raisons de repousser la vente de votre maison sont davantage d'ordre personnel. On pense par exemple à celles-ci :
- Travaux nécessaires : si votre maison a besoin de rénovations majeures, attendre pourrait vous permettre de les réaliser pour maximiser la valeur de votre maison lors de la vente.
- Impact fiscal accru : si la hausse de l’imposition sur le gain en capital s’applique à votre propriété, vous pourriez envisager de reporter la vente ou de consulter un fiscaliste pour planifier une meilleure stratégie.
- Difficulté à vous relocaliser : si le marché immobilier de la région dans laquelle vous vous trouvez possède un faible inventaire de logements à acheter ou louer, vous pourriez avoir davantage de difficulté à vous relocaliser.
Conseils pour optimiser la vente de votre propriété en 2025
- Travaillez avec un courtier immobilier expérimenté pour vous aider à maximiser votre visibilité sur le marché ;
- Mettez en valeur votre propriété pour capter l'attention des acheteurs ;
- Fixez un prix compétitif, adapté aux conditions du marché ;
- Déterminez le bon moment pour vous lancer (le printemps est généralement la saison la plus active sur le marché) ;
- Anticipez les besoins des acheteurs pour répondre à leurs attentes et maximiser vos chances de vendre rapidement.
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