Ça y est, les acheteurs et propriétaires de partout au pays peuvent enfin pousser un soupir de soulagement! Après de nombreux mois d’attente, la Banque du Canada a finalement annoncé ce que tous attendaient avec impatience : la baisse de son taux directeur.
L’annonce est tombée le mercredi 5 juin. La banque centrale du pays fait ainsi passer son taux directeur de 5 % à 4,75 %, une diminution d’un quart de point de pourcentage (0,25 %).
Une première diminution en quatre ans pour la Banque du Canada
Cette annonce de la Banque du Canada a de quoi en réjouir plus d’un. Après les multiples augmentations de taux qui ont suivi la pandémie de COVID-19, il s’agit de la première diminution du taux directeur depuis les quatre dernières années.
Cette décision n’a d’ailleurs surpris personne. Les spéculations à cet effet allaient de bon train plusieurs jours avant l’annonce officielle.
La croissance économique ayant légèrement ralenti, le taux de chômage étant en hausse et l’inflation à un niveau plus contrôlé, toutes les conditions étaient réunies pour procéder à une diminution des taux d’intérêt et relâcher la pression financière.
Rappelons que l’inflation annuelle s’est établie à 2,7 % en avril, comparativement à 2,9 % en mars.
Baisse du taux directeur : quels seront les impacts sur le marché immobilier?
La diminution du taux directeur donnera certainement une bouffée d’air à l’économie canadienne. Les acheteurs potentiels et les propriétaires de partout au pays pourront également en profiter.
Un attrait renouvelé pour les acheteurs
Un taux moins élevé représente une occasion à saisir pour les ménages désirant se lancer sur le marché immobilier.
Ceux qui prévoient d’acquérir une propriété ne devraient toutefois pas trop trainer, car la baisse du taux directeur et, par le fait même, des taux d’intérêt hypothécaires pourrait se traduire par une course vers le marché immobilier. Ce facteur, jumelé à la pénurie de propriétés, risque d’exercer une pression à la hausse sur les prix.
En attendant une plus forte diminution des taux, les ménages retardant leur projet d’achat pourraient devoir payer leur propriété plus cher.
Une bouffée d’air pour les propriétaires
La baisse du taux directeur est également une bonne nouvelle pour les propriétaires, qui sont de plus en plus pris à la gorge par la hausse du coût de leur hypothèque.
En effet, même si les prêts en souffrance continuent de frôler un creux historique, un récent rapport de la Société canadienne d’hypothèques et de logements (SCHL) montre qu’un nombre grandissant de propriétaires peinent à s’acquitter de leurs versements hypothécaires.
La baisse du taux directeur diminuera la pression exercer sur les finances des propriétaires, particulièrement ceux ayant des prêts hypothécaires à taux variable.
Ceux qui doivent renouveler leur hypothèque prochainement, soit environ 44 % des détenteurs canadiens d’hypothèques, pourront également faire face à une hausse moins importante de leur taux qu’il y a quelques mois. Le taux variable pourrait d’ailleurs se présenter comme une option intéressante, étant donné que d’autres baisses sont également attendues au cours des prochains mois.
Des taux hypothécaires moins élevés
Avant même l’annonce de la banque centrale, certaines institutions financières offraient des taux hypothécaires fixes promotionnels en dessous des taux standards.
En effet, alors que le taux standard pour une hypothèque fermée de 5 ans était de 6,84 %, certains prêteurs offraient déjà des taux un peu plus élevés que 5 %, signe de leur optimisme face à l’annonce de la Banque du Canada.
La conjoncture économique continuera certainement à encourager les banques à diminuer leurs taux hypothécaires et à faire profiter à leur clientèle de conditions hypothécaires un peu plus avantageuses.
D’autres diminutions de taux attendues cette année
La majorité des économistes s’attendent à ce que la Banque du Canada continue de baisser son taux directeur au cours des prochains mois. Trois ou quatre autres diminutions pourraient ainsi avoir lieu, certains s’attendant à ce que le taux directeur atteigne 4 % d’ici la fin de l’année.
Il ne faut toutefois pas espérer que les taux hypothécaires reviennent au même niveau qu’avant la pandémie. La banque centrale opterait plutôt pour une approche prudente et en douceur afin d’éviter de devoir rehausser son taux directeur à peine quelques mois plus tard.
Il est donc plus probable d’assister à une baisse graduelle du taux, à un rythme plus modéré que l’a été la hausse, plutôt qu’à une diminution prononcée.
La prochaine mise à jour est prévue pour le 24 juillet 2024.
Retour sur le marché hypothécaire de 2023
Rappelons que, depuis mars 2022, les taux d’intérêt hypothécaires ont fortement augmenté en raison de la hausse fulgurante du taux directeur. Celui-ci est passé de son niveau plancher de 0,25 % pour s’établir à 5 % à la fin de 2023, le plus haut niveau recensé depuis deux décennies.
Cette augmentation des taux a rapidement contribué à décourager plusieurs acheteurs, qui ont décidé de retarder leur projet immobilier. En conséquence, le marché hypothécaire québécois a enregistré une baisse de 24 % des hypothèques enregistrées comparativement à 2022, selon un rapport sur le marché hypothécaire publié par JLR.
L’année 2023 a aussi vu la part de marché des prêteurs plus petits et alternatifs grandir. Elle est ainsi passée de 13,4 % en 2022 à 16,1 % en 2023, un changement qui s’explique, en partie, par les difficultés accrues de répondre aux exigences plus strictes pour se qualifier à une hypothèque.
Les grandes banques canadiennes ont malgré tout conservé la plus grande part du marché, avec 83,86 % des prêts hypothécaires accordés pour l’acquisition immobilière dans la province.
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