Dans un communiqué publié mi-juillet 2023, la Banque du Canada a annoncé avoir relevé son taux directeur de 25 points de base, à 5 %. Cette augmentation, qui atteint son seuil le plus haut depuis avril 2001, impacte évidemment le pouvoir d'achat des ménages.
Alors, pourquoi la plus haute institution financière nationale augmente-t-elle ce taux pour la 10e fois depuis janvier 2022 ? Comment se porte l'économie canadienne actuellement ? Quelles sont les conséquences sur le portefeuille des ménages ? Nous vous éclairons.
Qu'est-ce que le taux directeur ?
Via sa page Politique monétaire, la Banque du Canada apporte davantage de précisions quant à la définition apportée au taux directeur.
Également appelé taux cible du financement à un jour, il correspond en réalité à un taux d'intérêt. Il fait office de point de repère pour toutes les institutions financières du pays, qui doivent « se prêter des fonds sur les marchés financiers pour une durée d'un jour », peut-on lire.
Elles se fient aussi au taux directeur lorsqu'elles traitent avec leurs clients lors de l'octroi de :
- Prêts hypothécaires;
- Prêts personnels;
- Prêts automobiles;
- Lignes de crédit.
En résumé, le taux directeur dicte toutes les fluctuations relatives aux intérêts de vos prêts dans le cadre de votre vie quotidienne.
Quelles sont les raisons de cette nouvelle hausse ?
Comme énoncé en introduction, les hausses de taux directeur sont récurrentes depuis janvier 2022, où il se situait alors à 0,25 %.
Un rythme qui peut interpeller, surtout lorsque le coût de la vie ne cesse d'augmenter en parallèle. La Banque du Canada justifie justement cette nouvelle augmentation par une volonté de maîtriser l'inflation dans le pays. Une manoeuvre qu'elle juge nécessaire pour ne pas laisser la situation davantage s'aggraver.
Le point sur l'inflation
Pour comprendre pourquoi le taux directeur est aujourd'hui à 5 %, il faut analyser le cours de l'inflation et le secteur économique plus généralement. La Banque du Canada précise ainsi que l'inflation continuait de diminuer et s'établissait à 3,4 % en mai, baissant d'un point par rapport à avril.
Un autre élément important se trouve dans le fait que l'objectif de l'organisme financier est d'abaisser progressivement ce chiffre annuel à 2 %. Pour y parvenir, il réagit à coup de multiples augmentations du taux directeur depuis 1 an et demi.
Un procédé que dénoncent certains économistes. Ils estiment en effet que cet objectif peut être atteint pour 2025, sans qu'il ait nécessairement à toucher aux taux.
Quelle situation économique ?
En 2023, l'économie canadienne est restée plutôt stable, avec une tendance inflationniste à la baisse à l'échelle mondiale.
L'une des explications résulte dans la hausse des prix de l'énergie, qui joue un rôle important. Également, la croissance économique mondiale reste très positive avec des consommateurs et des entreprises qui ont bien résisté aux fortes périodes inflationnistes.
En revanche, les prix des biens à la consommation ont augmenté et certains secteurs, tels que le marché du travail sont en tension.
Qu'en est-il de l'emploi ?
De janvier à avril 2023, le taux de chômage canadien est resté stable à 5 %. Il est en revanche passé à 5,2 % en mai, avant d'augmenter pour le 2e mois consécutif en juin 2023, pour s'établir à 5,4 %.
Des données rapportées par Statistique Canada font par ailleurs état de la création de 60 000 nouveaux emplois le mois dernier. Un chiffre toutefois insuffisant pour enrayer le nombre croissant de personnes à la recherche d'un travail en juin.
Ici, il sera intéressant d'observer l'évolution du chômage au cours des prochains mois, afin d'observer son impact sur l'inflation.
Quelles conséquences pour les ménages ?
Cette nouvelle hausse du taux directeur constitue évidemment une mauvaise nouvelle pour les ménages canadiens. Au quotidien, le remboursement d'un emprunt constitue la situation où ses effets se font le plus ressentir, notamment avec des hausses à prévoir pour votre mensualité hypothécaire.
Cas concret
Cette conséquence peut s'observer à travers l'exemple qui suit.
Prenons ici l'exemple d'une hypothèque initiée à 350 000 $, durant la pandémie avec un taux à 2 %. La personne procédait alors à un remboursement mensuel de 1 482 $. Si le taux passe à 7 %, le remboursement de la mensualité pourrait alors atteindre 2 451 $.
Une hausse de près de 1 000 dollars est ainsi à prévoir sur votre prêt hypothécaire, à moins que vous n'ayez procédé à son renouvellement avant cette période.
Faut-il s'attendre à de nouvelles augmentations ?
Compte tenu des nombreuses hausses récentes du taux directeur, la crainte qu'il augmente encore dans les mois à venir est bien présente.
Via des propos rapportés par Radio-Canada, le Gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, s'est exprimé sur le sujet. Il a expliqué que l'organisme tentait tant bien que mal de tempérer ses hausses de taux directeur.
Il a toutefois déclaré que « si de nouvelles données indiquent qu'il faut en faire plus, on est prêt à relever le taux directeur ». Tout dépendra alors du comportement de l'économie, tant canadienne que mondiale, dans les mois à venir.
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