Vous pensez vous diriger vers le métier d'inspecteur en bâtiment? On vous partage un aperçu du parcours de ce professionnel.
Il faut d'abord savoir que, pendant de nombreuses années, la profession d’inspecteur en bâtiment n’était encadrée par aucune loi au Québec. Cela signifiait qu’en théorie, n’importe qui pouvait prétendre être qualifié en la matière.
Mais la situation sera bientôt différente. Dès octobre 2024, la profession sera réglementée par la Régie du bâtiment du Québec (RBQ), grâce à son règlement d'encadrement : le REIBH. Une période transitoire de 3 ans est toutefois prévue pour laisser l'industrie s'adapter aux nouvelles normes.
Devenir un inspecteur en bâtiment certifié
Voici un aperçu de ce à quoi pourrait ressembler le parcours d'un inspecteur en bâtiment au Québec, selon les nouvelles règlementations en place.
1. Suivre une formation spécialisée en inspection du bâtiment (AEC)
La première chose à faire lorsqu’on souhaite devenir inspecteur en bâtiment est de s’inscrire et de suivre une formation technique spécialisée. Celle-ci mène à l’obtention d’une AEC (attestation d’études collégiales) en inspection du bâtiment et permet au candidat de faire ses premiers pas dans l’industrie.
Cette formation de niveau collégiale sera obligatoire en vertu du nouveau règlement (REIBH). Elle permet à l’aspirant inspecteur d'apprendre à maitriser les concepts et les ressources spécifiques à l’inspection des bâtiments. Il développera notamment ses connaissances sur :
- L’enveloppe, la structure et la mécanique du bâtiment ;
- L’inspection préachat ;
- La rédaction des rapports d’inspection ;
- Le droit immobilier ;
- Et bien plus.
La formation doit être d'une durée minimale de 600 heures, et doit comprendre à la fois un volet théorique et un volt pratique. Elle devra permettre au candidat d'apprendre les pratiques d'exercice décrites dans la norme BNQ 3009-500.
Quels cours sont offerts au Québec?
Plusieurs programmes d'attestation d'études collégiales existaient déjà avant l'encadrement de la RBQ. En voici quelques-uns, offerts et reconnus au Québec, qui pourraient vous intéresser :
- La formation en inspection des bâtiments du Collège d’enseignement en immobilier (CEI) ;
- Le programme Inspection en bâtiment (EEC.2J) du Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu ;
- La technique d’inspection en bâtiment de l’Institut Grasset ;
- L’AEC en inspection en bâtiment du Cégep de Drummondville ;
- Le programme Inspection en bâtiment (EEC.1G) du Cégep du Vieux Montréal.
Les formations offertes devront s'adapter pour intégrer les nouvelles normes d'inspection définies par le REIBH.
2. Souscrire une assurance responsabilité civile et professionnelle
En vertu du nouveau règlement, un candidat à la profession d'inspecteur en bâtiment devra obligatoirement détenir une couverture d'assurance pour obtenir sa certification. Plus spécifiquement, il devra souscrire deux contrats :
- Une protection en responsabilité civile générale ;
- Une assurance responsabilité professionnelle erreurs et omissions.
Chacune de ces couvertures doit être d'une valeur minimale de 1 000 000 $ pour un certificat de catégorie 1 et de 2 000 000 $ pour un certificat de catégorie 2.
3. Faire une demande de certification
Le candidat doit par la suite demander la délivrance du certificat d’inspecteur en bâtiments d’habitation à la RBQ. Pour ce faire, il devra entre autres remplir les conditions suivantes :
- Indiquer l'ensemble de ses coordonnées requises par la RBQ ;
- Indiquer la catégorie de certificat qu'il souhaite obtenir ;
- Fournir une preuve de la réussite d'un programme d'attestation d’études collégiales admissible ;
- Fournir une preuve de sa couverture d'assurance, comprenant notamment :
- Le numéro du certificat d'assurance ;
- Sa date d'émission ;
- Une confirmation que la couverture vise les fonctions d’inspecteur en bâtiments d’habitation ;
- Le montant de la couverture d’assurance par réclamation et celui de la couverture maximale annuelle ;
- Préciser le nom de l'ordre professionnel duquel il était membre, ainsi que son numéro de membre, le cas échéant.
La demande de certification doit aussi être accompagnée des droits et des frais exigibles prévus au règlement.
4. Obtenir le certificat d'inspecteur en bâtiments d’habitation de catégorie 1
Une fois sa demande acceptée, le candidat obtiendra un certificat de catégorie 1, qui permet d'exercer les fonctions d'inspecteur en bâtiment pour les habitations comportant de une à six unités privées, ainsi que pour les parties privatives des copropriétés divises.
Il existe également un certificat de catégorie 2, mais celui-ci requiert des exigences supplémentaires. Pour en faire la demande, le candidat devra notamment, en plus d'avoir réussi une AEC reconnue :
- Posséder 2 ans d'expérience dans l’inspection de bâtiments d’habitation suivant l’obtention du certificat de catégorie 1 ;
- Réussir un programme de spécialisation en inspection de grands bâtiments, d’une durée minimale de 180 heures.
Ce n’est qu’une fois toutes ces étapes réussies que l’expert peut exercer en tant qu’inspecteur agréé. Il devra tout de même poursuivre sa formation de façon continue pour être en mesure de conserver son titre.
Rejoindre une association reconnue
En plus d'une formation de base, un inspecteur peut également rejoindre un ordre professionnel. Bien que cela ne soit pas obligatoire, il s’agit d’une reconnaissance supplémentaire, qui permet entre autres de rassurer davantage leurs clients potentiels quant à la qualité de leurs services.
Pour pallier le manquement législatif des dernières années et mieux encadrer la pratique de l’inspection en bâtiment, plusieurs associations ont en effet vu le jour au Québec. Parmi eux, l’Association des inspecteurs en bâtiment du Québec (AIBQ) est l’association qui regroupe le plus de membres dans la province.
1. Débuter le processus d’accréditation
Pour devenir membre de l'AIBQ, le candidat doit suivre plusieurs étapes et se soumettre à des contraintes de temps rigoureux s’il souhaite obtenir l’accréditation. Si les délais prescrits sont dépassés, le processus d’accréditation du candidat prend fin.
Pour débuter le processus, l’individu doit d’abord faire une demande d’adhésion en remplissant le formulaire d'adhésion. Notez toutefois qu’un étudiant, bien qu’il puisse soumettre sa candidature pour devenir membre de l’association, ne pourra pas faire l’inspection des bâtiments tant et aussi longtemps qu’il n’aura pas terminé sa formation.
2. Passer l’examen de l’AIBQ
Lorsque sa candidature est acceptée au processus d’adhésion, le candidat recevra une convocation pour passer l’examen de l’AIBQ. Le candidat dispose alors d'un délai de 30 jours pour payer la facture et 30 jours pour réaliser l’examen.
L'examen, en ligne, est d'une durée maximale de 2 heures. Il est constitué de 55 questions à choix multiples sur la Norme de pratique, le Code de déontologie ainsi que les Règlements généraux de l’AIBQ.
Dans le cas où le candidat échouerait à cette étape, il a droit à un maximum de deux reprises.
3. Réussir l'inspection d'une maison témoin
En plus de réussir l'examen, le candidat doit fournir un bâtiment résidentiel qui servira de base à l’inspection de la maison témoin. Il pourrait s'agir, par exemple, de la maison d'un membre de la famille, d'un ami, d'un voisin, etc. L'AIBQ précise que les maisons plain-pied sont d'ailleurs à privilégier.
L'inspection se déroulera en présence d’un vérificateur assigné par l’AIBQ. Le candidat devra ensuite soumettre le rapport d'inspection, qui sera corrigé par ce même vérificateur.
Quel est le salaire d'un inspecteur en bâtiment?
Si vous envisagez de pratiquer la profession d'inspecteur en bâtiment, vous vous questionnez sans doute sur le salaire que vous pourrez obtenir une fois votre formation complétée.
À ce sujet, sachez que le revenu d'un inspecteur en bâtiment était estimé entre 45 000 $ et 70 000 $ au Québec, en 2023. Ces chiffres demeurent toutefois à titre informatif seulement. De nombreux facteurs peuvent influencer votre rémunération réelle.
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