L'année 2024 se termine en beauté. Le marché immobilier québécois a en effet repris de la vigueur à l'automne, stimulé par la baisse des taux hypothécaires et le retour des acheteurs. Mais alors que les derniers mois de l'année ont été propices à l'achat d'une propriété, qu'en sera-t-il de 2025?
Si devenir propriétaire d'une maison vous intéresse, il est tout à fait normal de vous demander si 2025 sera effectivement le bon moment pour réaliser votre projet. Après tout, il s'agit d'une décision majeure qui aura d'importantes répercussions financières à court, moyen et long terme.
Pour vous aider à faire un choix, voici les principaux facteurs à considérer.
Retour sur le marché immobilier de 2024
Après avoir subi un ralentissement en 2023, le marché immobilier s'est finalement redynamisé en 2024, particulièrement dans la seconde moitié de l'année.
Celle-ci a notamment été marquée par la baisse du taux directeur de la Banque du Canada. Cette diminution a permis à de nombreux acheteurs, qui étaient en attente, de retourner sur le marché.
Stimulé par la baisse des taux d'intérêt et l'attrait renouvelé des acheteurs, le marché immobilier a repris de la vigueur à l'automne. Après un mois d'octobre particulièrement vigoureux, novembre n'est pas non plus resté en reste. L'Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ) a en effet recensé une augmentation de 47 % des ventes à Montréal et de 46 % à Québec en novembre 2024 par rapport à la même période l'an dernier.
Comment se portera l'immobilier au Québec en 2025?
Les prévisions pour 2025 sont influencées par plusieurs facteurs économiques. Pour déterminer si l'année à venir sera une bonne occasion pour les acheteurs souhaitant acquérir une première ou une nouvelle maison, quatre éléments sont particulièrement importants à considérer :
- Le prix des habitations ;
- Les taux d'intérêt en vigueur ;
- L'inventaire disponible ;
- La capacité à se qualifier pour une hypothèque.
Est-ce que le prix des maisons va baisser cette année?
Malheureusement pour ceux et celles qui espèrent que les propriétés deviennent plus abordables, l'année à venir ne laisse présager aucune baisse des prix. Au contraire, ceux-ci risquent fortement de continuer d'augmenter dans l'ensemble de la province.
Selon les prévisions de Proprio Direct, cette augmentation sera modérée, à 3%, pour l'année 2025. L'agence Royal Lepage prédit quant à elle un accroissement plus important de 7 %.
Hausses potentielles par région
Les régions de la province ne seront évidemment pas toutes impactées de la même façon. La ville de Québec pourrait d'ailleurs être le marché le plus affecté par l'augmentation des prix, comme elle l'a d'ailleurs été en 2024.
Voici un aperçu des hausses potentielles qui pourraient être enregistrées sur le marché, toujours selon les prévisions de Royal Lepage :
- Montréal :
- Unifamiliale : +7,5 % pour atteindre 750 780 $.
- Copropriété : +6 % pour atteindre 507 210 $.
- Québec :
- Unifamiliale : +12 % pour atteindre 476 896 $.
- Copropriété : +7 % pour atteindre 315 222 $.
- Gatineau :
- Unifamiliale : +7,5 % pour atteindre 593 938 $.
- Copropriété : +2,5 % pour atteindre 343 478 $.
- Sherbrooke :
- Unifamiliale : +8 % pour atteindre 449 820 $.
- Trois-Rivières :
- Unifamiliale : +5 % pour atteindre 400 890 $.
Vers de nouveaux records?
L'augmentation pourrait s'avérer importante, bien qu'elle ne devrait pas être comparable au rythme effréné observé pendant la pandémie.
Malgré tout, certains estiment que la hausse des prix immobiliers sera plus élevée que l'inflation. Au printemps 2024, la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) prédisait même que les prix des maisons pourraient rattraper les sommets atteints en 2022 dès 2025 et atteindre de nouveaux records l'année suivante, en 2026.
Quelles sont les prévisions concernant les taux d'intérêt hypothécaires?
Après plusieurs mois à 5 %, son niveau le plus élevé depuis la pandémie, le taux directeur a finalement diminué en juin 2024, puis à quatre autres reprises au cours des mois suivants, pour s'établir à 3,25 % en fin d'année.
Il s'agit là d'une excellente nouvelle pour les acheteurs de partout au pays, qui bénéficient désormais de taux hypothécaires plus avantageux pour leur prêt. Mais se pourrait-il que les taux d'intérêt continuent de diminuer en 2025? Ou assisterons-nous à une stabilisation?
Selon Desjardins, le taux directeur connaitra plusieurs autres baisses en 2025. Il pourrait ainsi se stabiliser entre 2,25 % et 3,25 %, une marge considérée comme neutre.
Il faut toutefois savoir que rien n'est assuré. Le rythme et l'ampleur des diminutions dépendront de plusieurs facteurs économiques, dont :
- La croissance de l'économie canadienne ;
- L'état du marché de l'emploi ;
- L'indice des prix à la consommation.
Y aura-t-il plus de propriétés disponibles sur le marché?
Malgré une hausse de l'inventaire et une légère reprise des mises en chantier, le nombre de propriétés disponibles sur le marché demeurera insuffisant pour répondre aux besoins.
Le déséquilibre entre l'offre et la demande devrait ainsi se poursuivre en 2025, et probablement même au-delà, jusqu'à ce qu'il y ait un véritable changement relatif à la construction de nouvelles habitations.
En effet, bien que les mises en chantier aient connu une légère reprise en 2024, elles demeurent insuffisantes pour répondre à la demande croissante. Des initiatives gouvernementales, comme l'accélération des permis de construction et les incitatifs pour les promoteurs à bâtir des logements abordables, pourraient toutefois avoir un effet positif à moyen et long terme.
À court terme, cette pénurie de logements disponibles pourrait causer une concurrence accrue auprès des acheteurs potentiels, en plus d'exercer une pression à la hausse sur le prix des habitations.
Sera-t-il plus difficile de se qualifier pour une hypothèque?
En début d'année 2025, une nouvelle réglementation relative aux prêts hypothécaires entrera en vigueur dans le but de limiter les emprunts excessifs et stabiliser le marché. Selon cette nouvelle mesure, les prêteurs hypothécaires devront limiter le ratio prêt-valeur des hypothèques à 4,5 fois le revenu annuel des emprunteurs.
Parce qu'elle limite le montant maximal pouvant être emprunté, cette nouvelle réglementation pourrait rendre plus difficile l'accès à la propriété pour certains ménages. La majorité d'entre eux ne devraient toutefois pas être affectés, les banques ayant déjà plusieurs mesures en place pour éviter le surendettement.
En contrepartie, la baisse des taux d'intérêt hypothécaires facilitera la qualification à un prêt et le passage du test de résistance, puisque les calculs prendront en compte des taux moins élevés.
Avantages d'acheter une propriété en 2025
Concrétiser votre projet d'achat cette année peut vous offrir des avantages significatifs, dont :
- Des taux d'intérêt plus bas : cela signifie que vos conditions de financement seront plus avantageuses et que vos mensualités hypothécaires seront plus abordables qu'il y a quelques mois.
- Un marché plus équilibré : malgré un manque persistant d'inventaire et une demande toujours forte, le marché a ralenti par rapport à la surchauffe des années précédentes. Vous disposez de plus de temps pour prendre des décisions éclairées, sans subir la pression intense des offres multiples observées auparavant.
- Une possibilité de croissance à long terme : investir dans l'immobilier en 2025, même à un prix plus élevé, demeure rentable à long terme. Vous pourrez rapidement profiter d'une plus-value sur votre propriété.
- Une stabilité accrue : dans un contexte où les loyers sont de plus en plus élevés et demeurent imprévisibles, devenir propriétaire permet de stabiliser ses coûts d'habitation et de sécuriser un emplacement à long terme.
Inconvénients d'acquérir une maison en 2025
Certains obstacles pourraient tout de même rendre l'achat plus complexe cette année, tels que :
- Des prix plus élevés : avec une augmentation prévue dans presque toutes les régions du Québec, les acheteurs devront être prêts à payer davantage pour accéder à une propriété.
- Disponibilité limitée : le faible inventaire de propriété pourrait vous obliger à faire un compromis sur l'emplacement, le type d'habitation ou même le prix que vous êtes prêt à payer.
Vaut-il mieux réaliser son projet d'achat ou attendre?
La réponse à cette question dépend de votre situation personnelle et de vos objectifs financiers.
Acheter en 2025 pourrait être judicieux si :
- Vous êtes prêt financièrement et disposez d'une mise de fonds adéquate ;
- Vous souhaitez profiter de taux hypothécaires en baisse ;
- Vous souhaitez éviter de payer encore plus cher la propriété de vos rêves ;
- Vous souhaitez bâtir votre équité dès maintenant.
D'un autre côté, attendre pourrait être plus prudent si :
- Vous devez améliorer votre situation financière ou constituer une mise de fonds plus importante ;
- Vous êtes incertain quant à votre situation professionnelle ou familiale à court terme ;
- Vous voulez éviter d'être confronté à davantage d'incertitudes économiques, notamment reliées à l'inflation et au coût de la vie.
Vous attendez que les taux d'intérêt diminuent un peu plus? Il s'agit d'une mauvaise stratégie puisque, pendant votre attente, le prix des maisons risque fortement de continuer d'augmenter. Vous bénéficierez ainsi d'un taux plus bas, mais devrez payer votre maison plus cher, ce qui pourrait annuler tous les avantages potentiels.
Vous attendez patiemment que les prix des maisons baissent? Malheureusement, cette perspective ne semble pas être à l'horizon, au contraire. Plus vous retardez votre projet d'achat, plus les prix risquent d'augmenter. Il vaut donc mieux vous lancer maintenant si vous en avez les moyens.
Quand acheter une maison en 2025?
Vous êtes décidé à acquérir votre maison cette année? Vous vous demandez probablement quel est le moment idéal pour vous lancer sur le marché. Voici quelques points à considérer pour vous aider à déterminer le moment qui vous convient :
- Début de l'année 2025 : les mois de janvier et février sont souvent plus calmes sur le marché. Il s'agit d'une bonne période pour préparer votre projet d'achat et vous lancer à la recherche de votre prochaine demeure. Vous bénéficierez alors de moins de concurrence.
- Printemps et automne 2025 : ces saisons sont les plus actives sur le marché, avec une augmentation du nombre de propriétés disponibles. Cela pourrait offrir davantage de choix, mais il faudra vous préparer à une compétition accrue.
- Après une baisse des taux d'intérêt : surveillez les annonces de la Banque du Canada. Une diminution des taux peut être un bon moment pour sécuriser votre hypothèque à des conditions avantageuses.
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