En juin 2023, l'activité immobilière a nettement ralenti au Québec. Le nombre de ventes résidentielles a globalement chuté dans l'ensemble de la province, si l'on effectue une comparaison avec le mois de juin 2022.
Alors, quelles sont les catégories de logements concernées ? Quel est leur prix médian ? L'offre disponible est-elle suffisante pour les potentiels acquéreurs ? Quelles conclusions peut-on en tirer ? Nous faisons le point.
Les chiffres que nous relayons, basés sur une étude de l'Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ), dévoilent quelques faits saillants. Comme au mois d'avril, mais contrairement à celui de mai, juin 2023 fut une période synonyme de ralentissement des opérations.
Quelle est la situation à Québec ?
D'abord, la capitale administrative a connu 744 ventes résidentielles dans son aire géographique en juin 2023. Un chiffre en léger déclin de 2 % par rapport à l'année dernière.
En parallèle, l'enquête s'est également orientée sur les opérations effectuées entre le 1er janvier et le 30 juin. Une telle analyse, réalisée sur une plus longue période, permet ainsi de parvenir à des conclusions plus fiables.
Sur le premier semestre, la tendance est effectivement identique à celle constatée lors de la comparaison des mois de juin 2023 et 2022. Il y en a en effet eu 4 598 ventes entre janvier et juin cette année, contre 5 497 sur la même période en 2022. Cela représente une diminution de 16 % des propriétaires qui se sont alors séparés de leur bien.
Les ventes par catégories de logement
Un autre axe intéressant à analyser concerne les différents segments de marché.
- Maisons unifamiliales : 473 ventes, en augmentation de 3%;
- Copropriétés : 213 transactions, à +1%;
- Plex : 60 ventes, en diminution de 34 %.
Ici, les maisons unifamiliales et les copropriétés ont bien résisté et ont conservé une activité correcte. Seuls les plex (ensembles de 2-5 logements) connaissent une baisse significative de leurs ventes, ce qui contribue à faire plonger le nombre moyen de transactions.
Une stabilisation des prix
Les prix médians dans la Région Métropolitaine de Recensement (RMR) de Québec se stabilisent, mais demeurent à un prix élevé :
- Unifamiliales : 350 000 $, en légère augmentation de 1 %;
- Copropriétés : 245 000 $, à + 2 %;
- Plex : 405 000 $, en hausse de 7 % par rapport à l’année passée.
On note ici qu'il peut y avoir une corrélation entre la hausse plus importante du prix des plex à Québec et la diminution des ventes également observée pour ce type de logement.
Inscriptions en vigueur
Rappelons que les inscriptions en vigueur correspondent au nombre de biens immobiliers en vente à un moment précis. Ici, 2 832 unités étaient disponibles pour une accession à la propriété en juin. Un chiffre en augmentation de 19 %, mais qui ne doit pas faire oublier la baisse de 15 % des nouvelles inscriptions dans le même temps.
Une offre plus conséquente donc, mais qui s'éternise davantage avant de trouver preneur.
Des délais de vente allongés
Logiquement, les délais pour les ventes de logements s'allongent si ceux-ci restent plus longtemps sur le marché.
Dans les faits, les opérations relatives à toutes les catégories de biens immobiliers prennent plus de temps à se concrétiser par rapport à l'année dernière. En effet, la durée de vente moyenne pour les 3 types de logements étudiés est plus longue.
- Unifamiliales : 59 jours, 28 jours de plus que sur la même période l’an dernier;
- Copropriétés : 63 jours, un délai similaire à celui de juin 2022;
- Plex : 71 jours, soit 26 de plus.
D’une manière générale, les délais sont supérieurs à la moyenne historique. Le fait que la durée moyenne de vente d'une copropriété reste inchangée induit qu'il s'agit du type de bien le plus recherché par les acquéreurs.
Quelle est la situation à Montréal ?
En juin 2023, la Région Métropolitaine de Recensement de Montréal a connu 3 627 ventes résidentielles au total, soit une baisse de 10 % en comparaison avec l'année dernière. Au cumul sur les 6 premiers mois de l'année, 20 477 transactions ont été opérées dans la métropole québécoise, contre 26 600 sur la première partie de 2022.
Inscriptions en vigueur
Il y avait actuellement 15 806 inscriptions en vigueur dans la RMR de Montréal en juin 2023, contre 11 942 pour le même mois en 2022. Ici, on note une forte augmentation de 32 % du nombre de biens à la vente dans la métropole.
On note en revanche une tendance similaire à celle observée à Québec pour la part des nouvelles inscriptions. En effet, il n'y en a eu que 5 183 le mois dernier, contre 6 401 sur la même période l'année passée, entraînant une baisse de 19 % à la clé.
Les ventes de logements par catégorie
- Unifamiliales : 1 899 ventes en juin 2023, soit -8 % par rapport à l'année dernière;
- Copropriétés : 1 389 opérations, soit une diminution de 11 %;
- Plex : 338 transactions, à -16 %.
Prix médians à Montréal
- Unifamiliales : 550 000 $, en baisse de 4 %;
- Copropriétés : 390 000 $, en diminution de 5 %;
- Plex : 726 500 $, à -6 %.
Les délais de vente
- Unifamiliales : 45 jours, en augmentation de 20 jours;
- Copropriétés : 53 jours, à + 23 jours;
- Plex : 77 jours, en hausse de 32 jours.
La diminution des ventes, des prix médians et l'augmentation générale des délais de transactions font état d'une raréfaction de l'offre intéressante sur le marché. Les logements qui restent le plus longtemps à la vente correspondent à des biens moins prisés, notamment ceux qui sont éloignés du dynamisme du centre-ville.
Pour la province du Québec
Sur l'ensemble de la province, ce sont près de 7 406 transactions qui ont été enregistrées au cours du mois de juin 2023, soit une variation négative de 8 %. Sur l'addition des 6 premiers mois de l'année, la baisse atteint même 20 % avec 41 847 ventes opérées. Il y en avait alors eu 52 637 pour le premier semestre 2022.
Inscriptions en vigueur
Il y avait 32 485 inscriptions en vigueur au total dans la province contre 25 490 en 2022. Cela représente une hausse de 27 %. Au niveau des nouvelles inscriptions, il y en a eu 15 % de moins, avec 10 683 en juin 2023, contre 12 631 l'année dernière.
Ventes de logements par catégorie
- Unifamiliales : 4 882 ventes, en diminution de 5 %;
- Copropriétés : 1 855 transactions, en baisse de 10 %;
- Plex : 646 ventes, à -21 %.
La forte baisse subie par les ventes des plex est ici davantage influencée par le marché des grandes villes provinciales, où ce type de bien est davantage présent.
Les prix médians dans la province
- Unifamiliales : 435 000 $, similaire à juin 2022;
- Copropriétés : 367 000 $, en diminution de 3 %;
- Plex : 550 000 $, à -2 %.
Délais de vente
- Unifamiliales : 50 jours, à 17 jours supplémentaires;
- Copropriétés : 53 jours, à + 19 jours;
- Plex : 77 jours, avec 30 de plus par rapport à juin 2022.
Quelles conclusions en tirer ?
Pour conclure, on peut ainsi affirmer que les prix médians correspondent aux facteurs les moins impactés sur l'année. Ils se stabilisent à des prix assez hauts, avec des délais de ventes qui se sont étendus.
De plus, les nouvelles inscriptions sont en diminution sur une période de 12 mois, ce qui fait état d'une raréfaction de l'offre, malgré des biens actuellement en ventes qui ne cessent d'augmenter.
Cela signifie qu'il y a un manque d'offres intéressantes et que les logements actuellement en vente peinent à trouver preneur. Le manque de biens attractifs constitue en effet un obstacle majeur pour l'accession à la propriété. Dans une telle conjoncture, les vendeurs gardent la main et continuent de maîtriser les conditions de marché actuelles.
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