Ce n’est un secret pour personne : le contexte économique de 2023 n’a pas été facile, bien au contraire. Avec la hausse des taux et l’inflation, les ménages et les économistes de partout au pays ont senti l’incertitude montée. Et à l’approche de 2024, une inquiétude subsiste toujours : celle d’une récession.
En effet, bien que l’économie du Canada et du Québec soit plus résiliente que certains le pensaient, la possibilité d’une récession plane toujours. Et celle-ci pourrait peut-être se concrétiser dans les mois à venir.
Mais savez-vous réellement en quoi consiste une récession? Se produira-t-elle au cours des prochains mois? Quelles pourraient en être les conséquences sur le marché immobilier et le prix des maisons?
Voyons ces quelques points plus en détail.
Qu’est-ce qu’une récession? Définition.
Plusieurs méthodes sont utilisées par les économistes pour déterminer si un pays est en récession. La définition la plus courante d’une récession consiste en un repli de l’activité économique pendant plusieurs mois consécutifs. Plus précisément, on parle d’une récession lorsque le PIB (produit intérieur brut) subit un recul pendant six mois ou deux trimestres consécutifs.
Lorsqu’elle se produit, une récession entraine généralement une hausse du taux de chômage, entrainant par le fait même une perte de revenu et une diminution des dépenses pour les ménages. Du côté des entreprises, la croissance ralentie, voire devient négative.
Ce ralentissement économique se traduit également par une baisse générale de la valeur des actifs, tels que les actions, et même les biens immobiliers.
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Y aura-t-il une récession au Québec en 2024?
La question, qui se posait déjà il y a plusieurs mois, demeure légitime à l’approche de la nouvelle année.
Il faut d’abord mentionner que, selon la majorité des experts, la situation économique au Canada reste relativement bonne et devrait le rester. En effet, malgré le risque d’une récession qui plane toujours et une croissance économique en perte de vitesse, le taux de chômage reste faible, ce qui demeure un signe encourageant.
Certains économistes qualifient d’ailleurs la situation actuelle de « récession tournante ». Cela s’explique par le fait que, dans les différentes économies mondiales, un secteur économique peut connaitre un ralentissement, alors qu’un autre peut se redresser simultanément. Malgré les difficultés momentanées, cela montre que l’économie demeure résiliente.
Selon la revue du marché de IG Gestion de patrimoine, parue en novembre, les données laissent même présagées qu’il y a moins de risques d’assister à une récession en 2024 qu’en 2023. En raison de la vigueur du marché de l’emploi, le Canada devrait ainsi être en mesure de limiter les effets d’un éventuel repli économique.
Une stagnation plutôt qu’une récession?
Dans la mise à jour budgétaire de l’automne, le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, évoquait une stagnation de l’économie, plutôt qu’une récession. M. Girard avait d’ailleurs dû revoir ses prévisions de croissance à la baisse pour 2024.
Selon ses calculs, l’économie du Québec n’aura une croissance que de 0,7 % l’an prochain, plutôt que celle de 1,4 % prévue initialement. À titre comparatif, celle prévue pour le Canada est de 0,9 %. Le Québec aurait donc une croissance plus basse que celle du pays.
Une opinion dissidente
Bien que de nombreux économistes croient que l’économie mondiale est sur une bonne voie et qu’une récession pourrait bel et bien être évitée, cela n’empêche pas certains experts d’avoir un point de vue tout à fait opposé. C’est le cas de François Trahan, un stratège financier réputé, fondateur de Trahan Macro Research.
Dans un article du journal Le Devoir paru en septembre, celui-ci prédit plutôt un scénario beaucoup plus pessimiste : importante récession, hausse du taux de chômage et débandade sur les marchés boursiers. Sa connaissance des cycles économiques lui indique en effet une tendance claire en ce sens, et le Québec et le Canada ne seraient pas épargnés.
Les hausses agressives des taux, alliées au resserrement des critères de crédit bancaire, sont d’ailleurs deux éléments qui inquiètent le spécialiste, qui estime que les effets de ces hausses se font sentir sur l’économie avec généralement deux ans de décalage. Étant donné que la hausse du taux directeur s’est produite au début de 2022, les prédictions de M. Trahan pourraient donc se produire en 2024.
Quelles seraient les conséquences potentielles sur le marché immobilier?
L’idée d’une récession ne laisse personne indifférent. Alors que les acheteurs espèrent que les maisons deviennent plus abordables, les vendeurs et propriétaires espèrent quant à eux que les prix de l’immobilier se maintiennent. Mais qu’en serait-il?
Plus tôt cette année, Desjardins a publié une étude intéressante à ce sujet, portant spécifiquement sur le marché de Toronto, la ville la plus sujette à une baisse de prix. Le rapport révèle ainsi que, même dans le pire des scénarios, il n’y aurait pas de retour à l’abordabilité.
Selon le pire scénario, très peu probable, le prix moyen des propriétés torontoises pourrait baisser de 185 000 $ d’ici la fin de l’année prochaine si une récession comme celle des années 1990 (considérée comme la pire de l’histoire de l’Ontario) survenait. Ce serait une baisse de 16 % par rapport aux prix de juillet 2023.
Une récession pourrait ainsi faire baisser les prix des habitations, mais pourrait également faire diminuer les revenus et les emplois, ce qui ne contribuerait pas à améliorer l’abordabilité du marché immobilier.
Dans son scénario de base, l’institution financière prévoit qu’une récession moins importante contribuerait malgré tout à augmenter le prix moyen des propriétés à Toronto d’environ 60 000 $ d’ici la fin de 2024.
Le scénario plus optimiste pour les propriétaires pourrait quant à lui faire grimper les prix de 130 000 $ pour la même période. Cela s’expliquerait par l’inventaire d’habitations toujours trop faible et une forte croissance démographique.
Est-ce que le prix des maisons va baisser en 2024?
Malgré les incertitudes qui planent toujours sur le marché immobilier et les différents secteurs économiques au pays, il est peu probable qu’une récession provoque une correction majeure des prix. La pénurie de l’offre devrait perdurer longtemps et contribuer à la hausse des prix à long terme.
Les acheteurs qui attendent une baisse des prix sur le marché immobilier avant d’entamer leur projet d’achat devraient donc réévaluer leurs attentes, car l’abordabilité ne semble pas près de se rétablir.
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