Les prix des propriétés pourraient repartir à la hausse dans les mois à venir. Voilà une nouvelle qui laisse sur le qui-vive les experts, les propriétaires et, surtout, les acheteurs potentiels de partout au pays.
Si on en croit les dernières prévisions de plusieurs agences immobilières et organismes canadiens, la correction des prix aura été de courte durée. À peine calmé, le marché immobilier pourrait de nouveau rebondir, au grand dam des ménages qui espèrent s’offrir une habitation à plus petit coût.
Voyons un peu plus en détail ce qui se dessine sur le marché.
Vers une autre augmentation du coût des habitations?
« La baisse récente des prix des habitations au Canada, par rapport à leurs sommets historiques de la pandémie, devrait cesser au milieu de 2023. » C’est ce qui retient l’attention dans le récent communiqué de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).
Selon les projections tirées de leurs dernières Perspectives du marché de l’habitation (PMH), les prix des propriétés augmenteront à partir de la mi-année. Le prix moyen pour l’année 2023 demeurera tout de même plus bas que celui de 2022. Par la suite, les prix continueront de se redresser à mesure que la croissance économique s’améliorera et que l’immigration augmentera.
Au Canada, le prix moyen des propriétés devrait ainsi baisser de 8,6 % en 2023, avant d’augmenter à nouveau de 7,9 % en 2024 et de 7,5 % en 2025.
L’abordabilité continue de se détériorer
L’abordabilité s’est considérablement dégradée au cours des dernières années, en raison du faible inventaire de logements, ainsi que des prix et des taux hypothécaires élevés. Malgré la légère baisse du prix des habitations des derniers mois, le fardeau financier des propriétaires a continué de s’alourdir.
Les acheteurs sont ainsi confrontés à des paiements hypothécaires presque deux fois plus élevés que s’ils avaient acheté leur résidence avant la pandémie. Des données compilées par Le Journal de Montréal et Planiprêt montrent que, « si le prix médian d’une résidence unifamiliale au Québec a crû de 60 % en moyenne, entre mars 2019 et mars 2023, la charge financière qui incombe à ses acquéreurs s’est appréciée, elle, de quelque 85 % pendant la même période. »
Il s’agit d’une différence considérable en à peine quelques années! Et malheureusement, la situation ne semble pas être sur le point de se redresser.
Selon les prévisions de la SCHL, l’inflation reviendra à son niveau cible de 2 % d’ici la fin de la période de prévision. Par le fait même, les taux hypothécaires commenceront à diminuer, ce qui aidera à soutenir la reprise de la construction résidentielle et la demande de logement. Malgré tout, les problèmes d’abordabilité persisteront en raison du large déséquilibre entre l’offre et la demande, tant sur le marché de la propriété que sur le marché locatif.
L’offre de logements insuffisante
Les niveaux de l’offre de logements neufs seront également insuffisants pour combler la demande croissante. Pour cette année, la SCHL prévoit d’ailleurs des niveaux de mise en chantier d’habitation bien en deçà de ceux de 2021 et 2022. Cette situation continuera d’exacerber les problèmes d’abordabilité vécus par les Canadiens.
En raison de la difficulté à trouver des habitations abordables, de nombreux ménages, à défaut de pouvoir devenir propriétaires, pourraient ainsi décider de rester sur le marché locatif, qui est déjà aux prises avec une grave pénurie de logements. C’est particulièrement le cas pour les villes de Montréal, Toronto et Vancouver.
Cette augmentation du nombre de locataires fera pression sur la demande de logements en location et contribuera à resserrer davantage les conditions du marché locatif. Évidemment, cela aura également pour effet d’exercer une pression à la hausse sur le prix des loyers.
Photo : Freepik.com (wayhomestudio)
Les loyers sur le point d’exploser
Dans la région montréalaise, les loyers pourraient bondir de 30 % d’ici 2025. Une telle augmentation peut notamment s’expliquer par le déséquilibre accru entre la demande de logements, soutenue par croissance démographique, et la chute abrupte des mises en chantier qui empêche l’offre de s’agrandir.
Selon les prévisions de la SCHL, le loyer moyen d’un logement de deux chambres passerait ainsi de 1022 $ en 2022 à 1120 $ cette année. Il s’agit d’une forte augmentation de 9,6 %. La hausse se poursuivrait également au cours de 2024 et 2025, où le loyer atteindrait respectivement 1230 $ et 1330 $.
En parallèle, le taux d’inoccupation des logements continuera de glisser. Alors qu’il s’établissait à 3 % en 2021, puis 2 % en 2022, il pourrait reculer à 1,6 % cette année et à 1,4 % en 2024-2025.
Et qu’en est-il de la situation à l’extérieur de Montréal? À Québec, une forte baisse des mises en chantier est attendue au cours de l’année, alors que le prix des propriétés continuera d’augmenter malgré une baisse des ventes. Le marché locatif devrait d’ailleurs demeurer sous pression, en raison de l’offre insuffisante. Cela pourrait causer une augmentation de 8 % du coût des loyers en trois ans, une hausse cependant bien moins drastique qu’à Montréal.
Devant ces prévisions, la ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, s’est engagée à regarder la situation de plus près et à faire des annonces à ce propos au cours des prochaines semaines.
En attendant des solutions concrètes, locataires et aspirants propriétaires de partout dans la province ont donc véritablement de quoi grincer les dents.
Vous avez un projet en immobilier cette année?
XpertSource.com peut vous aider dans vos démarches pour trouver un courtier immobilier. En nous parlant de votre projet, nous vous mettrons gratuitement en relation avec les personnes-ressources adéquates. Vous n’avez qu’à remplir notre formulaire (en quelques minutes seulement) et vous pourrez être mis en contact avec des experts.